Presque tout l’amiante produit au Canada est envoyé dans des pays en voie de développement pour être transformé en amiante-ciment.

Fernand Turcotte, de l’Université de Laval souligne que les ouvriers indiens n’ont pas le matériel nécessaire (protections respiratoires, lunettes, gants, combinaisons…). Les normes minimales de sécurité ne sont pas respectées : amiante enrobé dans des emballages étanches, procédés humides, ventilation, filtration et nettoyages réguliers.

Le docteur Ivanov, de l’Organisation mondiale de la Santé, dit son inquiétude devant la poursuite de l’utilisation de l’amiante-ciment « du fait qu’on a affaire à une main d’œuvre importante, qu’il est difficile de contrôler l’exposition et que les matériaux en place peuvent se détériorer et constituer un risque pour ceux qui effectuent des opérations de réparation, d’entretien et de démolition »

Kathleen Ruff, coordinatrice de l’Alliance pour la convention de Rotterdam explique qu’en Inde tout est réutilisé de nombreuses fois : les plaques et les tuyaux en amiante-ciment se détérioreront avec le temps ; ils seront percés ou sciés lors de la construction ou de la rénovation des maisons et des écoles, sans que jamais les travailleurs et la population ne soient informés de leur dangerosité.


Article paru dans le bulletin de l’andeva n°32 (mars 2010)