S’estimant mis en danger par la présence d’amiante non repéré, des ouvriers cessent le travail et quittent leur poste.
C’est un droit de retrait et non une grève. Le Comité
d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) les soutient. Ils n’ont ni sanction ni perte de salaire.
Jean- Marc Nibert, président de l’Adeva RATP et Thierry Têtefort, qui était au CHSCT à l’époque s’en souviennent encore
« Si j’ai bonne mémoire, c’est en 1996 que des salariés de la Régie, ont exercé leur droit de retrait pour la première fois », dit Jean-Marc.
Amiante non repéré : Danger !
« Un recensement de tous les matériels ferroviaires contenant de l’amiante était en cours, ajoute Thierry, mais il était incomplet. Les agents déploraient un manque de formation, des protections insuffisantes, une carence de suivi médical. Ils mettaient en doute les résultats des analyses d’air faites par la direction.
Une décision collective de retrait
Un jour, des salariés se sont trouvés en présence d’un matériau douteux probablement amianté. Ils venaient d’apprendre qu’un collègue était malade de l’amiante. Ils ont décidé de se retirer d’une situation de travail qu’ils jugeaient dangereuse. La direction a menacé de les pointer comme grévistes, en leur infligeant des retenues sur salaire.
Un CHSCT extraordinaire
Les représentants du personnel au CHSCT les ont soutenus en exerçant leur droit d’alerte. Ils ont obtenu un CHSCT extraordinaire, au cours duquel l’inspecteur du travail a confirmé qu’il s’agissait d’un exercice collectif légitime du droit de retrait et non d’une grève. Aucune sanction, aucune retenue sur salaire n’ont suivi. »
« De 1996 à mon départ en retraite en 2005, explique Jean-Marc, le droit de retrait a été exercé une douzaine de fois à la RATP en présence d’un matériau soupçonné de contenir de l’amiante.
Dans la totalité des cas, la présence d’amiante a été confirmée a posteriori par les analyses des laboratoires spécialisés.
Face à la direction, il est important que le droit d’alerte du CHSCT valide et soutienne le droit de retrait des salariés. »
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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°32 (mars 2010)