Le lobby minier de l’amiante demande au gouvernement
québécois une subvention sous forme de garantie de prêt de 58 millions de dollars pour continuer à exporter la mort dans les pays pauvres.

Les ressources de la mine d’amiante à ciel ouvert de Jeffrey (près de la ville d’Asbestos) sont pratiquement épuisées. La société minière entend maintenant poursuivre son activité en ouvrant une nouvelle mine d’amiante souterraine sur le même site, près de la ville d’Asbestos.

Le Ministère des ressources naturelles du Québec et le Ministère du développement économique font la promotion de ce projet fou, censé permettre d’assurer une production de 200.000 tonnes d’amiante par an pour les 25 prochaines années.

Cette subvention serait un cadeau royal - aux frais des contribuables canadiens - à une industrie meurtrière et moribonde (la mine Jeffrey s’est placée depuis 2003 sous la loi canadienne de protection contre la faillite)
Le gouvernement québécois en a déjà accepté le principe, mais il a posé deux conditions :

- La première, parfaitement sordide, est que les employés de la mine versent 10% de leur (maigre) salaire sur un fond de garantie destiné à renflouer les caisses de l’Etat au cas où l’opération s’avérerait infructueuse.

- La seconde condition, qui vaut son pesant d’hypocrisie, est l’exigence d’un engagement des « clients » à « respecter les normes en vigueur au Québec ».

Quand on sait que le Québec, qui se flatte de maîtriser « l’usage sécuritaire de l’amiante », a un des plus fort taux de mortalité par mésothéliome au monde, cette condition prend l’allure d’une mascarade cynique .

L’« usage sécuritaire » à l’export est une pantalonnade : les industriels québécois et le gouvernement à leur botte se contentent de vérifier que les sacs d’amiante partant pour l’Inde, l’Indonésie, la Thaïlande ou le Mexique sont bien fermés. La suite ne les concerne plus : les décès à venir dans 30 ans ne sont pas leur affaire...

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°33 (août 2010)