Cette usine a broyé de l’amiante, du mica du zircon radioactif.
Les associations recensent à ce jour 93 malades dont 54 sont décédés.
45 ont été contaminés par l’environnement, 26 en travaillant au CMMP, 14 par un membre de la famille qui travaillait dans l’usine, 8 par plusieurs sources.

On compte 9 cancers du poumon, 18 asbestoses, 40 plaques pleurales, un cancer des ovaires et surtout 23 mésothéliomes (maladie rare, spécifique l’amiante). Une famille cumule à elle seule 13 victimes.

11 pathologies sont dues aux radiations nucléaires des poussières de zircon.
2 silicoses et 5 fibroses d’origine non précisée sont attribuables au broyage du mica, du quartz et/ou de l’amiante.

Ces maladies (dont la liste est incomplète) ont été recensées par les associations. Les autorités n’ont rien fait.

Combien faudra-t-il encore de malades et de morts pour qu’elles se décident enfin à assumer leurs responsabilités ?

A l’initiative de la mairie d’Aulnay, un comité local réunissant médecins, professionnels de santé, élus, associations a été créé, avec 3 objectifs : rechercher et aider les victimes à faire valoir leurs droits, mettre en place un suivi médical pour les personnes qui ont été exposées, engager un travail de mémoire.

Les bâtiments ont été décontaminés et déconstruits sous bulle pour protéger les riverains, mais le chantier se heurte aujourd’hui à une difficulté : on a retrouvé de l’amiante en quantité dans le sous-sol jusqu’à 1,40 mètre de profondeur. La question du mode opératoire pour la poursuite des travaux est posée. Les associations (Collectif des riverains, Parents d’élèves, Addeva 93, Ban Asbestos, Aulnay Environnement) demandent que soit étudiée la possibilité d’un sarcophage de béton sur l’ensemble du sol, assorti d’un arrêté préfectoral interdisant toute excavation à l’avenir.

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°33 (août 2010)