En Italie le procès pénal de l’amiante a débuté. Le jugement sera rendu en mai 2011. En France, les victimes l’attendent toujours.

Leur mobilisation a eu des résultats : les dossiers sont regroupés au pôle de Santé publique. Des employeurs, des médecins ont été mis en examen. Le gouvernement renonce pour le moment à supprimer le juge d’instruction.
Mais des nuages se profilent à l’horizon : tout est fait pour retarder ce procès et réduire sa portée.

La ministre de la Justice avait promis de donner des moyens accrus à l’instruction. Ils restent insuffisants.

Elle avait dit n’intervenir dans aucun dossier. La voilà prise en flagrant délit d’ingérence : la juge d’instruction avait demandé une saisine globale, pour évaluer l’ampleur des dégâts humains au-delà du cercle des plaignants. La chancellerie intervient auprès du Parquet pour s’y opposer et défendre des critères de prescription excluant nombre de plaignants...

L’opacité progresse, notre méfiance aussi. Les victimes de l’amiante n’acceptent pas ces pressions sur la Justice. Elles ne laisseront pas voler le procès qu’elles attendent depuis si longtemps.

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°33 (août 2010)