Contrairement aux mensonges répandus par l’Institut du Chrysotile, qui s’efforce d’accréditer la fable de l’innocuité de ce matériau cancérogène, l’amiante chrysotile tue

Au Québec

La province du Québec possède un des plus haut taux de mortalité par mésothéliome de la planète.

De 1992 à 2006, le nombre annuel des cas de mésothéliome au Québec s’est accru de 92 à 142.

En 2009 la Commission de la Santé et Sécurité au Travail du Québec a reconnu 102 décès dus à l’amiante parmi les travailleurs, dont 23 ayant travaillé dans les mines.

Ce chiffre qui représente plus de la moitié des décès reconnus comme maladie professionnelle est très inférieur à la réalité.

Faire reconnaître une maladie professionnelle due à l’amiante relève littéralement du parcours du combattant au Québec, ce qui permet entre autres de faire baisser les statistiques déjà accablantes.

C’est un désastre de santé publique qui n’aurait jamais dû se produire, si le déni des risques de l’amiante n’avait pas été savamment entretenu par les industriels de l’amiante avec la complicité des autorités.

Dans le reste du monde

Le Canada dépense des millions de dollars pour désamianter son parlement. Cela ne l’empêche pas de promouvoir avec cynisme le commerce de l’amiante vers les pays en voie de développement (Inde, Pakistan, Indonésie) et de s’opposer à l’ajout de l’amiante chrysotile sur la liste des produits dangereux prévus par la Convention de Rotterdam.

Un rapport d’une commission parlementaire canadienne saluait les « grands efforts » de l’industrie canadienne « pour garantir une livraison sécuritaire de son produit à ses clients de toute la planète. Le chrysotile est ainsi placé dans des sacs hermétiquement fermés sur lesquels figurent des instructions claires quant à la façon d’utiliser le produit de façon sécuritaire. D’autres mesures sont aussi prises à l’étape de la réception du produit pour s’assurer de ne pas compromettre la santé et la sécurité des travailleurs des pays importateurs ». L’hypocrisie de ce discours est flagrante : les « instructions » (sur les sacs) sont dans une langue inconnue des habitants des pays destinataires !

En fait les industriels et les députés de cette commission se moquent de savoir comment est utilisé leur amiante en Asie. Ils sont incapables de dire ce que serait l’ « usage sécuritaire » du chrysotile, une fois que les sacs d’amiante sont ouverts.

Le coût humain de ce commerce se chiffrera par centaines de milliers de vies perdues. En parfaite connaissance de cause.


 

Amiante : une épidémie qui vient du Canada

(Une affiche du syndicat des travailleurs canadiens de l’automobile)

(brochure)

Le texte dit :

Blayne Kinart est atteint de mésothéliome, une forme de cancer provoqué par l’amiante. Il tient à ce que les gens voient à quel point le mésothéliome a ravagé son corps. Il souligne : « Je n’allais pas travailler dans le but de mourir ».

Sous 3 photos d’un amas de fibres : « Voici de l’amiante chrysotile.
Un air tout à fait innocent, mais un résultat tout à fait mortel ».


 

100 ans de mensonges

La connaissance des ravages de l’amiante date de plus d’un siècle. Elle a progressé avec la découverte de l’effroyable mortalité par asbestose parmi les ouvriers de l’amiante (1900-1930), la preuve que l’amiante causait un grand nombre de cancers du poumon (1940-55) et celle du lien entre amiante et mésothéliome (1960).

Les industriels ont combattu chacune de ces découvertes médicales : rapports scientifiques censurés, utilisation de pseudo-experts payés par l’industrie, création de l’Institut du Chrysotile, outil de propagande et de corruption au service des industriels de l’amiante.

Cf le livre de Culloch et Tweedale : « défendre l’indéfendable, l’industrie de l’amiante et ses combats pour sa survie »


 

Des scientifiques prennent position :
"l’utilisation "sécuritaire" de l’amiante chrysotile est une chimère"

Une décharge en Indonésie : des pauvres récupèrent des bouts de plaques d’amiante-ciment. Les sacs « Lab Chrysotile » viennent du Québec. Comme ceux qu’une délégation venue d’Asie montrera lors d’une conférence de presse (voir page suivante et page 1)


 

Des médecins canadiens s’engagent

La Société canadienne du Cancer demande au gouvernement fédéral « un calendrier ferme pour l’élimination progressive de l’usage et de l’exportation de l’amiante » ;

L’Association médicale canadienne demande que :« le Canada fasse sa part pour enrayer l’épidémie mondiale de maladies reliées à l’amiante en mettant fin à l’extraction et à l’exportation du chrysotile, ainsi que le recommande l’OMS ».

Des sommités médicales du Québec, écrivent au ministre de la santé que « l’utilisation sécuritaire de l’amiante » est « une chimère dépourvue de fondement », qui « fait partie d’une entreprise délibérée d’intoxication de l’opinion publique ». Elles affirment que «  le seul moyen de protéger l’humanité » est « de renoncer complètement à l’utilisation de ce matériau ». Elles dénoncent une politique scandaleuse qui « nous vaut d’être tenus pour hypocrites et malhonnêtes aux yeux du reste de la planète. »


 

Deux prestigieuses revues scientifiques critiquent la politique canadienne et rappellent que tous les amiantés sont cancérogènes

« THE LANCET » :
Une condamnation généralisée

Le 10 décembre 2010 la prestigieuse revue médicale The Lancet publie un article titré : «  le Canada accusé d’hypocrisie pour ses exportations d’amiante ». Il souligne que la politique de ce pays qui « ne veut pas exposer ses propres citoyens à l’amiante », mais veut « continuer à exporter ce produit mortel dans les pays en voie de développement suscite une condamnation généralisée. »

Il rappelle que 107.000 personnes par an meurent de l’amiante et qu’un décès par cancer professionnel sur trois est dû à l’amiante.
Il évoque la venue d’une délégation asiatique à Asbestos et l’action internationales des militants anti-amiante, citant Laurie Kazan-Allen et Kathleen Ruff.

« NATURE » : Des politiques irresponsables

L’éditorial de la revue Nature parue le 16 décembre sous le titre « Le scandale de l’Amiante » alerte ses lecteurs : « des politiques irresponsables peuvent provoquer une épidémie de cancers du poumon »

Il critique les « études parrainées par l’industrie » pour « jeter le doute sur les liens évidents entre le chrysotile et les maladies pulmonaires. »

Il se termine par une prise de position sans ambigüité en faveur de l’interdiction : « les gouvernements doivent interdire l’extraction, la transformation et l’utilisation de matériaux qui peuvent provoquer des maladies graves"


- L’article du Lancet

- L’article de Nature

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°34 (janvier 2011)