Mettre en oeuvre sans tarder les recommandations de la HAS

Le 19 janvier 2010 la Haute autorité de Santé (HAS) organisait une audition
publique de plusieurs dizaines d’experts sur le suivi médical post-professionnel (SPP).

En avril 2010, une commission d’audition adoptait un rapport d’orientation et des recommandations.

L’Andeva avait participé à ses travaux, aux côtés de pneumologues, médecins du travail, médecins hospitaliers, radiologues, épidémiologistes, sociologues…

La commission recommandait notamment un suivi médical par scanner, l’abandon des radios, un relevé de carrière et une visite médicale de départ par le médecin du travail, l’envoi par les caisses primaires d’un questionnaire d’exposition à tous les nouveaux retraités.

Un an a passé depuis l’audition publique. Les pouvoirs publics n’ont pas levé le petit doigt pour mettre en œuvre ces recommandations, dont ils faisaient pourtant un préalable à toute action concrète. On peut penser qu’il ne s’agit pas d’un simple retard mais d’une inertie délibérée.

Pour les employeurs, le principal défaut du suivi médical, c’est... son efficacité ! Quand on se donne les moyens de chercher, on trouve des maladies de l’amiante. Quand on les a trouvées, il faut les payer...

Dès lors tous les arguments sont bons pour justifier l’inaction : l’irradiation, l’anxiété, l’absence de bénéfice médical… Simples paravents, qui masquent mal une logique financière faisant peu de cas de la santé.


 

Scanner "trop irradiant" ?

NON ! Le scanner est plus irradiant que la radio, mais on peut rester dans des limites acceptables, à condition de respecter un protocole précis et de ne pas multiplier les examens.


 

Suivi médical "anxiogène" ?

LA PREMIÈRE CAUSE D’ANXIÉTÉ n’est pas le fait de passer un examen, mais d’avoir été exposé à un matériau susceptible de provoquer des maladies graves. Une information de qualité avant les examens suffit souvent à diminuer l’appréhension. Les personnes qui le souhaitent doivent pouvoir bénéficier d’un suivi psychologique.


 

"Bénéfice nul" pour le suivi ?

NON ! La reconnaissance d’une maladie professionnelle repérée grâce au suivi médical ouvre droit à une indemnisation des préjudices (Sécurité sociale, Faute inexcusable, Fiva) et à la cessation anticipée amiante.
Les personnes exposées ont le droit de connaître leur état de santé et d’avoir un accompagnement médical, même s’il est difficile de guérir certaines maladies de l’amiante.

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°34 (janvier 2011)