Le 12 décembre, le juge départiteur du conseil de prud’hommes de Marseille a rendu son jugement sur les demandes faites par 34 salariés de la Normed (chantiers navals de la Ciotat fermés en 1989)

Il est dans la continuité des arrêts rendus le 11 mai dernier par la cour de cassation : la réparation du préjudice économique est rejetée, mais l’existence d’un « préjudice d’anxiété » est reconnue et le tribunal octroie une indemnité de 8000 euros à chaque plaignant au titre de dommages et intérêts.

Ce jugement prend en compte un préjudice bien connu des salariés exposés à l’amiante dans leur activité professionnelle : ils ne sont pas (pas encore ?) atteints d’une maladie due à l’amiante. Mais ils savent qu’ils ont dans les poumons des poussières susceptibles de provoquer une telle maladie. Ils doivent vivre désormais avec une épée de Damoclès au dessus de la tête : la crainte de contracter une pathologie grave, comme les collègues qu’ils ont vus tomber malades et qu’ils ont accompagnés au cimetière.

Le 21 décembre, 5 retraités d’Azur chimie (ex-Arkema) passaient à leur tour devant le conseil de prud’hommes de Martigues. Un rassemblement avait été organisé par l’Adevimap (association de l’Ouest de l’étang
de Berre) pour les soutenir.

Après six reports d’audience, Maître Julie Andreu, du cabinet Teissonnière, a pu plaider. Elle a insisté sur le non respect par l’employeur de son « obligation de sécurité de résultats » .

Le jugement devrait être rendu le 21 février 2011.

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°34 (janvier 2011)