L’automne 2010 a été marqué par deux mobilisations réussies :

- Le 9 octobre, avec l’Andeva et de la Fnath 5000 personnes ont défilé pour que « ceux qui vont mourir plus tôt partent en retraite plus tôt ».

- Le 19 octobre, 200 veuves et victimes ont été reçues à l’Assemblée par une trentaine de députés et de sénateurs, sur le procès pénal.

L’année 2010 s’est terminée par une belle victoire au Fiva : le délai de prescription passe de 4 à 10 ans. Un millier de dossiers pourront être indemnisés.

En 2011 des échéances importantes nous attendent :

Malgré la loi sur les retraites, la bataille sur la pénibilité doit continuer pour toutes les victimes du travail : ceux dont le travail abrège la vie doivent cesser de travailler plus tôt

Pour l’amiante, la cessation anticipée d’activité demeure et l’âge de la retraite reste inchangé pour les allocataires. Mais une réforme, plusieurs fois reportée, est prévue en 2011. Il faudra défendre et améliorer ce dispositif, pour l’étendre à des salariés qui en sont injustement exclus.

Les victimes attendent depuis quatorze un procès pénal.

- En Italie, le tribunal de Turin rendra son arrêt en mai 2011.
- En France l’instruction traîne faute de moyens et de volonté politique. La mobilisation continuera.

Un groupe de travail députés-sénateurs a été proposé le 19 octobre. Reste à définir un calendrier et des propositions.

Le décret sur le suivi post-professionnel pour les salariés exposés à des cancérogènes est paru en 1993 il y a 18 ans.

Il n’est pas appliqué. En 1999 une conférence de consensus a proposé des scanners pour le suivi médical amiante. 12 ans plus tard, la Haute autorité de Santé valide le scanner comme examen de référence, avec un relevé de carrière par le médecin du travail et un questionnaire aux retraités envoyé par les caisses primaires. L’Etat fait la sourde oreille. Il faudra agir pour se faire entendre.

L’Agence nationale de Sécurité sanitaire a fait deux études sur la prévention du risque amiante : la première sur les méthodes de mesures et les valeurs limites d’exposition, la seconde sur le risque environnemental en Corse et en Nouvelle Calédonie.

Ses préconisations ne doivent pas rester lettre morte.

Enfin la lutte pour l’interdiction mondiale de l’amiante est plus que jamais d’actualité.

Le projet d’ouverture d’une nouvelle mine d’amiante au Québec a soulevé une vague d’indignation sans précédent au Canada et ailleurs. A l’heure où nous terminons ce Bulletin, la décision du gouvernement fédéral n’est pas encore connue. Les enjeux sont considérables.

Face aux multinationales de l’amiante, qui exportent le mensonge et la mort sur toute la planète, les victimes de tous les pays doivent être solidaires.

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°34 (janvier 2011)

Le secrétaire national
Alain BOBBIO