Premiers revirements, première prise de conscience

La Confédération des syndicats nationaux (CSN), deuxième
centrale syndicale du Québec, a pris position en faveur de
l’interdiction de l’amiante.

Evoquant les exportations d’amiante en Inde, sa présidente précise « Le gouvernement québécois parle de superviser l’inspection dans ce pays des usines qui utilisent la fibre du Québec. Est-ce crédible alors même qu’on peine à avoir des inspecteurs sur nos propres chantiers ? ».

C’est un changement majeur ayant une portée pratique et symbolique capitale. La collusion entre une grande partie du mouvement syndical québécois et l’industrie de l’amiante a toujours été un aspect essentiel du problème de l’amiante au Canada. Ainsi le directeur de l’Institut du Chrysotile, Clément Godbout, a été, de 1981 à 1998, vice-président puis président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).

La position de la CSN a provoqué des déclarations étonnantes des dirigeants de la FTQ qui l’accusent de « trahison » (sic) pour cesser de défendre le chrysotile. Ces « syndicalistes » semblent avoir perdu les notions élémentaires : un syndicat est censé défendre les travailleurs, pas le produit et les bénéfices des patrons de l’entreprise, et surtout pas au détriment de la santé publique.

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°35 (avril 2011)