La greffe d’une bronche artificielle

sur un patient atteint d’un cancer du poumon

L’équipe du Professeur Emmanuel Martinod, de l’hôpital Avicenne à Bobigny, a greffé une bronche artificielle chez un patient de 78 ans atteint d’un cancer, lui évitant l’ablation complète du poumon.
Cette innovation chirurgicale, réalisée en octobre 2009, « a permis non seulement d’ôter la lésion cancéreuse avec des marges de sécurité plus importantes, mais aussi d’éviter l’ablation complète prévue du poumon », a indiqué l’AP-HP qui précise que le patient suit une surveillance régulière mais qu’il va bien.

La bronche artificielle est constituée d’un tissu biologique (tissu aortique) renforcé par une structure métallique interne (stent). Ce tissu, conservé par le froid dans une banque de tissus, présenterait l’avantage de ne pas nécessiter de médicaments anti-rejet.

A ce jour, la chirurgie est le traitement de référence pour le cancer broncho-pulmonaire détecté à un stade précoce. Si la tumeur se situe en périphérie du poumon, seule une partie du poumon est enlevée. Mais si la tumeur est plus centrale, une ablation complète est généralement pratiquée. On peut alors vivre avec un seul poumon, mais cette intervention comporte des risques non négligeables.
La bronche artificielle pourrait donc être une alternative à l’ablation complète. A ce stade, cette technique reste expérimentale. Une étude sera engagée sur 20 à 30 patients pour confirmer ce premier résultat qui fait l’objet d’une publication dans la revue The Annals of Thoracic Surgery.


Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°35 (avril 2011)