Sur quatre à cinq mésothéliomes au moins un ne serait pas déclaré. Telle est la conclusion d’une étude parue dans la
revue scientifique Environmental Health Perspectives (EHP).

« Des pays qui utilisent l’amiante en quantités considérables ne signalent aucun cas de maladie. »

Les auteurs évaluent la relation entre le niveau d’utilisation de l’amiante par pays et le nombre de décès par mésothéliome signalés.
Plus de 65 millions de tonnes d’amiante ont été utilisées de 1920 à 1970 dans 89 pays, représentant plus de 82% de la population mondiale en 2000,
Dans 56 pays pour lesquels on a des données sur le mésothéliome, il y eu environ 174.300 décès entre 1994 et 2008.

Les décès augmentent en fonction des quantités d’amiante manipulées

Le mésothéliome survient de 20 à 50 ans après l’exposition.
Le total cumulé des quantités d’amiante utilisées dans les décennies passées est un indicateur prédictif fiable du nombre de décès récents par mésothéliome dans les pays qui publient des données de mortalité.

33 pays ne signalent aucun mésothéliome.

En extrapolant ces résultats aux 33 pays qui ne signalent pas de mésothéliomes, les auteurs ont estimé à 38 900 le nombre de cas supplémentaires dans ces pays au cours de cette même période de 15 ans.
"Notre découverte la plus importante est l’importance
du nombre de mésothéliomes non déclarés dans les pays qui utilisent l’amiante à des niveaux considérables, mais ne signalent aucun cas de la maladie »,
 explique Ken Takahashi de l’Université de travail et la santé environnementale au Japon.
Parmi eux la Russie, le Kazakhstan, la Chine et l’Inde, qui se classent dans le top 15 pays utilisateurs.

Une estimation basse

Les auteurs soulignent que leurs estimations sont prudentes, car le nombre de mésothéliomes est sans doute sous-estimé dans les pays dont les données ont servi de base de calcul.
Au terme de de travail, ils proposent que tous les pays interdisent l’amiante.

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°35 (avril 2011)