Le National Cancer Institute (NCI) a publié fin 2010 les premiers résultats d’un étude à grande échelle sur les effets du dépistage du cancer du poumon (NLST) à un stade précoce par scanner à faible irradiation.

Cette étude randomisée à l’échelle nationale à porté sur de 53.000 gros fumeurs, anciens et actuels, âgés de 55 à 74 ans, sans symptômes ni antécédents de cancers du poumon.

Elle s’est déroulée sous l’égide de l’Institut national du Cancer (NCI), et de l’Institut national de la Santé (NIOSH). Elle a été réalisée par la Société américaine d’imagerie radiologique (ACRIN) et une association de pneumologues.

L’étude a comparé deux méthodes de dépistage : par un scanner hélicoïdal à faible dose et par une radiographie pulmonaire.

Dans un groupe les participants passaient trois scanners dans l’année, dans l’autre ils passaient des radiographies. Ils étaient suivis pendant cinq ans. Une grande attention était portée au nombre et aux causes des décès.

Le 20 Octobre 2010, les responsables de l’étude arrivaient à un total de 354 décès par cancer du poumon dans le « groupe scanners » et à 442 décès dans le « groupe radios ».

Les responsables de l’étude ont considéré cet écart de 20,3 pour cent pour la mortalité par cancer du poumon comme « statistiquement significatif » et ont décidé d’arrêter l’étude.

Un article analysant ses résultats a été publié dans le journal Radiology.
http://radiology.rsna.org / cgi/content/abstract/radiol.10091808.

"Le but de cette étude scientifique de grande envergure était de tester des moyens de prévenir les décès par cancer du poumon par un dépistage précoce chez des patients à haut risque », a déclaré Harold Varmus, directeur du NCI. « C’est la première fois que nous avons vu des signes clairs d’une réduction significative de la mortalité par cancer du poumon avec un test de dépistage dans un essai contrôlé randomisé », a indiqué Christine Berg, MD, une responsables du projet.
Cette étude est importante. Son protocole n’est sans doute pas totalement transposable à des personnes exposées à l’amiante. Mais, en tout état de cause, elle nous invite à questionner le bien fondé de l’affirmation selon laquelle il n’y aurait aucun bénéfice médical au dépistage du cancer broncho-pulmonaire par scanner.


Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°35 (avril 2011)