Questions au docteur Privet


Du 17 au 19 avril a lieu se tient à Vincennes une formation de 3 jours sur les maladies respiratoires dues à l’amiante. Le docteur Lucien Privet qui fait des formations depuis 30 ans pour le monde associatif et syndical, nous dit comment transmettre des connaissances médicales à des profanes très motivés.

Lucien PRIVET : les malades doivent être des acteurs de leur propre santé. Les bénévoles ou les salariés qui suivent un dossier d’indemnisation doivent être vigilants : il ne faut pas croire les médecins sur parole. Il y a des enjeux médico-légaux importants.

Quel est le contenu de ces sessions ?

L.P : Elles sont centrées sur les maladies pulmonaires : le fonctionnement du poumon, les maladies liées à l’amiante, les maladies professionnelles, le contentieux médical...
Il y a une dimension pratique : on apprend à lire les images d’un scanner ou les résultats des explorations fonctionnelles respiratoires (EFR).
Il y a une initiation et une formation de second niveau sur les cancers du poumon et de la plèvre.

A quoi sert d’apprendre tout cela ?

A vérifier qu’une victime reçoit bien l’indemnisation qui lui est due et - si nécessaire - à préparer un contentieux...
Une caisse primaire peut refuser la prise en charge d’une maladie parce qu’elle est en désaccord sur le diagnostic. Elle peut aussi attribuer un taux d’incapacité permanente partielle (IPP) insuffisant. Il faut alors contester.

Beaucoup de participants sont des ouvriers qui n’ont pas fait de longues études.

Cela ne doit pas être un obstacle. C’est au formateur de cibler sur les notions essentielles, en prenant le temps nécessaire pour les expliquer.
Il faut aussi une méthode pédagogique : un cours magistral ne suffit pas.
Il faut présenter et commenter des images radiologiques, proposer des exercices, les corriger en groupe...
C’est un apprentissage collectif qui doit être complété par un travail personnel indispensable.


Apprendre à gérer des dossiers

Trois formations de base sur les maladies professionnelles ont eu lieu au Mans pour l’Advarm 72, à à Lunéville epour l’Addeva 54 et à Passy pour le Caper Haute Savoie Mont Blanc.
Trois autres sont prévues à Paray le Monial pour le Caper Bourgogne, à Ales pour l’Addeva Gard rhodanien et à Roussillon pour le Caper Nord Isère (formation spécifique FIVA).
Elles réunissent souvent des représentants de plusieurs associations et des syndicalistes.
Cela permet de faire connaissance, de nouer des liens amicaux et de mieux travailler ensemble.


Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°42 (avril 2013)