Cinq années d’une lutte  difficile et incertaine avec, tout au bout, la joie de savourer ensemble une formidable victoire.

Le 7 février, la cour administrative d’appel de Douai a enjoint le ministère d’inscrire Akers sur la liste ouvrant droit à la cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante.
«  C’est une victoire formidable du monde ouvrier, explique Jacques Thurette, le président de l’Aldeva Sambre Avesnois. Après deux refus du ministère, nous étions une petite poignée à y croire malgré l’adversité. C’était une question de justice.
Notre dossier était solide. Nous avons bénéficié des conseils de Bernard Leclerc et de François Lafforgue. Le syndicat CGT et l’association ont fait un travail énorme pour réunir des preuves, des témoignages.
Quand j’ai appris la nouvelle, j’ai été ému aux larmes. Cela m’a fait chaud au coeur. Pas pour moi personnellement (je suis aujourd’hui en invalidité), mais pour tous les collègues de travail, usés, fatigués, inquiets qui me demandaient tous les jours : « C’est quand ? On part quand ? ».
Un de mes copains a été licencié en 2004, quand Akers a transféré sa fonderie en Suède. Il n’a plus jamais retrouvé de boulot et n’a plus aujourd’hui que 450 euros par mois pour vivre. L’allocation de cessation anticipée amiante va changer sa vie. 
 »

«  J’ai 76 ans, j’attends ça depuis 1993, explique Serge, un des piliers de l’association.
« Nous allons maintenant déposer des dossiers de vant les Prud’hommes pour demander l’indemnisation du préjudice d’anxiété,
 explique Jacques. Depuis que l’information est parue dans la presse, les gens affluent à la permanence de l’association. » Il va y avoir de nouvelles adhésions et sans doute beaucoup de pain sur la planche.


Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°42 (avril 2013)