le 6 juin dernier, une superbe stèle métallique créée par le sculpteur local Bernard Larcher a été installée au port du Brivet, à Montoir-de- Bretagne, à portée de vue des célèbres chantiers dont on peut distinguer les immenses grues de montage.

Sur cette stèle sont évoquées les industries navales et aéronautiques, les chantiers, la mécanique et les cheminées d’usine.
Les femmes des ouvriers n’ont pas été oubliées et sont représentées devant des fils où s’étendent les bleus de leurs maris. Bleus qu’elles ont lavés, années après années, en ignorant qu’ainsi elles s’empoisonnaient à petit feu. La stèle repose sur un socle en béton réalisé par les élèves du Lycée Boulloche de Saint Nazaire. La dernière phase sera la pose d’un dôme de verre pour la protéger des outrages du temps comme des rigueurs du climat.

Une assistance nombreuse

C’est madame veuve Hubert Bouyer, lui-même ancien maire de Montoir-de-Bretagne et victime de l’amiante, qui a eu la primeur de la découvrir devant des centaines d’adhérents et de bénévoles de l’association qui s’étaient rassemblés au bord du canal.
Roland Hottelard, président de l’Addeva 44 depuis sa constitution en 1997, avait pour l’occasion invité Pierre Pluta à célébrer l’évènement en sa compagnie.
L’actuelle maire de Montoir, madame Michèle Lemaitre, particulièrement fière d’accueillir sur sa commune cet hommage aux victimes, était également présente.
Parmi les responsables politiques ayant répondu à l’appel se trouvaient le sénateur Yannick Vauderard, la députée Marie-Odile Bouillé et le conseiller général Gérard Mauduit.
Mme Carbon-Douvisky, très émue, a chanté a capella un de ses poèmes intitulé « La fibre tueuse ».
Les grands combats actuels de l’Andeva et des victimes de l’amiante - le procès pénal, l’éradication de l’amiante en place, etc - ont tous été abordés lors de cette cérémonie, et ceux qui les ont initiés, comme Henri Pezerat qui a donné son nom au siège de l’Addeva, y ont été évoqués.

Protéger les générations futures

«  L’amiante, dans notre environnement, devra dans les années qui viennent, disparaître de notre vie « , a déclaré Roland lors de son discours inaugural. Pour cela, il nous faudra des moyens, et, soyez en sûrs, nous les gagnerons. Protéger les générations futures, tel est notre objectif, vous entendrez encore longtemps parler de nous  »
La journée s’est terminée par un convivial vin d’honneur servi à la maison des associations.

Une installation retardée

La réalisation de cette stèle, la dixième du genre en France, avait été volontairement retardée en raison du terrible accident survenu lors de l’inauguration du Queen Mary II, en 2003.
Il fallait attendre que le deuil des familles touchées puisse se faire.
C’est par solidarité avec le monde du travail que le conseil de l’Addeva avait pris cette décision.
Dorénavant, les promeneurs intéressés ou passants anonymes, victimes et familles de victimes, familiers ou non des causes de l’Addeva, pourront venir se recueillir dans cet endroit propice au calme et à la réflexion.
Si le département déplore actuellement 2000 victimes décédées par l’amiante ces 17 dernières années, c’est bien en hommage à toutes les victimes de l’amiante, d’où qu’elles soient, que le monument est dédié.


L’ADDEVA 44

C’est l’association locale la plus importante de l’Andeva  :

- plus de 5000 adhérents, en grande partie des anciens ouvriers des chantiers de l’Atlantique.
- neuf permanences (Chateaubriand, Derval, La Chapelle-des-Marais, Le Croisic, Saint-Herblain, Saint-Nazaire, Saint-Nicolas de Redon, Saint-Viaud, Trignac).
- 200 bénévoles.

Un adhérent de l’Addeva 44 représente l’Andeva au conseil d’administration du Fcaata (« pré-retraite » amiante).

L’Addeva 44 est propriétaire de son siège, la maison Henri Pezerat, inaugurée à Saint Nazaire en 2012.

Chaque année, elle vient en aide à des centaines de victimes grâce à ses nombreux bénévoles et à son organisation sans faille.

Chacun, ici, connait son rôle sur le bout des doigts.

Cette stèle est aussi le reflet de son activité au service des victimes.


Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°46 (septembre 2014)