Il faut passer du constat à l’action.
Trois priorités se déduisent des données fournies par le rapport de Santé publique France :
prioriser la recherche sur le mésothéliome,
faire reculer la sous-déclaration de cette maladie
faire de l’éradication totale de l’amiante en place un objectif essentiel de l’action gouvernementale.
1) Prioriser la recherche sur le mésothéliome
Le pronostic du mésothéliome reste sombre, malgré les résultats prometteurs de l’immunothérapie.
Il n’est pas acceptable de voir des chercheurs ou des cliniciens passer presque autant de temps à chercher des financements qu’à faire leur travail.
Le financement de la recherche sur le mésothéliome doit être une priorité budgétaire.
2) Aider les victimes à faire valoir leurs droits
Un patient sur quatre ayant un mésothéliome ne déclare sa maladie ni à la Sécurité sociale ni au Fiva. Des victimes et des familles connaissent des difficultés financières évitables qui s’ajoutent aux souffrances de la maladie et du deuil.
C’est d’autant plus inacceptable que le mésothéliome est une maladie spécifique de l’amiante dont le diagnostic vaut preuve d’exposition pour le Fiva. C’est aussi, comme la tuberculose, une maladie à « déclaration obligatoire » (DO) par les médecins aux autorités sanitaires.
Pour avancer, il faut améliorer l’information des victimes et des familles sur leurs droits et intégrer la connaissance des procédures d’indemnisation dans la formation des médecins.
3) Aller vers l’éradication totale de l’amiante
L’amiante est un matériau qui vieillit mal. Il y en a 20 millions de tonnes en France. Cela constitue un danger pour les ouvriers qui interviennent au contact de l’amiante en place (un mésothéliome sur deux touche une personne qui a travaillé dans le BTP). Mais aussi pour les personnes exposées à une contamination environnementale.
Il ne s’agit pas aujourd’hui « d’apprendre à vivre avec l’amiante », mais de se fixer pour but une éradication totale de l’amiante en place, en commençant par les bâtiments recevant du public et particulièrement les établissements scolaires.