30 JUIN ET 7 JUILLET

Aux urnes !

La dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République et l’organisation de législatives anticipées placent le pays dans une situation d’inquiétude et d’incertitude grave. Quel que soit le résultat, il y aura sans doute un avant et un après 7 juillet 2024, au regard de l’Histoire.

A titre individuel, chacun de nous est libre d’avoir des convictions ou des engagements citoyens. En tant qu’association de victimes, l’Andeva n’a jamais eu et ne saurait avoir de préférence partisane. Mais elle a aujourd’hui la responsabilité de rappeler les valeurs qui ont présidé à sa fondation et les enjeux de ses combats passés, présents et à venir.

L’amiante a frappé et frappe encore des dizaines de milliers d’hommes et de femmes. L’Andeva a pour mission de défendre de la même façon TOUTES les victimes de l’amiante et du travail, quelle que soit leur origine, leur religion ou la couleur de leur peau. Il ne saurait être question, à partir du 8 juillet, de réserver une « préférence nationale » à certains de nos adhérents en traitant différemment les dossiers selon ce critère. Notre vocation est d’assurer la même défense et la même couverture sociale à toutes celles et ceux que nous pouvons aider.

En tant qu’association, nous avons aussi le devoir de rappeler les enjeux des combats menés par l’Andeva depuis sa création. Ils ont permis d’obtenir l’interdiction de l’amiante en 1997 et de nouveaux droits pour les victimes et leurs familles au début des années 2000, avec la création du Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (Fiva) et de l’allocation de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante (Acaata).

Mais, depuis plusieurs années, nous sommes également aux premières loges pour observer et subir la dégradation continue des services publics imposée par les politiques budgétaires des gouvernements successifs. Qu’il s’agisse de l’hôpital, de l’accès aux soins, de la médecine générale, des services de soins palliatifs, des services des caisses de Sécurité sociale, du fonctionnement des Comités régionaux de reconnaissance de maladie professionnelle (CRRMP), qu’il s’agisse aussi des délais pour obtenir une décision de justice devant les cours d’appel, dans tous ces domaines qui sont le quotidien des victimes, de leurs familles et des associations de l’Andeva, nous avons pâti de la baisse continue de la qualité des services publics.

Tout récemment encore, l’annonce de l’arrêt du dispositif national de surveillance du mésothéliome par l’agence gouvernementale Santé Publique France, pour des raisons budgétaires, illustre cet état de fait. Cet arrêt que nous avons combattu avec la dernière énergie depuis six mois aurait des conséquences catastrophiques sur la progression des connaissances scientifiques et sur l’efficacité des traitements de cette effroyable maladie.

Il est urgent que se mette en place une politique de rétablissement des services publics, avec un financement approprié pour faire face aux défis du vieillissement de la population ou du dérèglement climatique.

Nous vous encourageons à analyser de près les programmes des différents partis de ce point de vue crucial pour nos adhérents.

Enfin, un autre aspect des enjeux du prochain scrutin en lien direct avec notre champ de compétence, c’est celui de la prévention et de la réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles (AT-MP). Le prochain Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qu’aura à voter le nouveau parlement devrait porter une réforme importante de l’indemnisation des
 AT-MP.

Souvenez-vous que l’an passé, nous avions dû batailler ferme pour que soit retiré le projet présenté par le gouvernement, porteur d’une importante régression pour les niveaux d’indemnisation des victimes en cas de faute inexcusable de l’employeur (FIE). Avant de glisser votre bulletin dans l’urne, demandez-vous si vous pourrez compter sur le ou la député.e que vous allez envoyer à l’Assemblée nationale pour être sensible à cette question. C’est avec lui ou avec elle que nous aurons directement à échanger et débattre pour ce projet de loi.

Enfin, quel que soit le résultat, nous ne nous attendons pas à ce que les cadeaux tombent du ciel. Nous savons bien qu’il faudra encore faire preuve de beaucoup de détermination et nous montrer combatifs pour obtenir une amélioration du sort des victimes du travail et une meilleure prise en compte de la santé au travail. Mais il est possible que ce combat soit plus difficile que jamais. 

Le 25 juin 2024

Le bureau de l'Andeva