Il y a dix ans, paraissait dans les Documents pour le Médecin du travail, une revue très officielle de l’INRS un article intitulé : Affections professionnelles liées à l’amiante, situation en France. On pouvait y lire le passage suivant :
« L’ovaire peut se charger en fibres d’amiante et une étude récente a mis en évidence une surcharge en amiante des ovaires de femmes ayant eu une exposition domestique à l’amiante [55].
Une mortalité accrue par cancer de l’ovaire chez des ouvrières professionnellement exposées à l’amiante (fabrication de masques à gaz pendant la dernière guerre, usines de transformation...) est rapportée par plusieurs auteurs [56 à 60].
Selon Keal [61], le premier signalement d’une fréquence accrue de cancers de l’ovaire chez les femmes atteintes d’asbestose date de 1953, au London hospital.
Depuis, l’hypothèse d’un lien possible entre cancer de l’ovaire et exposition à l’amiante a été reprise par de nombreux auteurs, l’exposition à l’amiante étant soit professionnelle,soit domestique, soit liée à l’usage de talc contaminé par des fibres d’amiante.
Une bibliographie détaillée peut être consultée dans l’article de Heller et coll. [55].
Une équipe du service d’épidémiologie des tumeurs de Turin a récemment étudié la mortalité par cancer et autres causes chez les travailleurs d’une usine d’amiante-ciment (2 605 hommes et 762 femmes) en la comparant à celle du Piémont en général. Cette équipe a recensé 7 cas de cancer de l’ovaire contre 2,7 attendus et conclut à une augmentation significative, avec augmentation du risque en parallèle avec celle de la durée de l’exposition [62].
La découverte d’un cancer de l’ovaire est
souvent tardive, faute de symptômes précoces, et 75 % des cas sont découverts aux
stades III, IV. »
(A. Meyer et C. Le Bacle, Documents pour le médecin du travail, N° 78. 2e trimestre 1999.)
Cet article et ses références bibliographiques sont consultables sur le site de l’INRS :
Articles tirés du Bulletin de l’Andeva N°30