Sur le site portuaire, se trouve la stèle érigée en mémoire des victimes de l’amiante, lieu de rendez-vous de la manifestation.

En attendant le départ, les veuves ont déposé les portraits de leur maris, victimes de l’amiante : Jean, Bernard, Gilbert, André, Pierre, Christian, Claude, Philippe, Jean-Pierre...

Le soutien des élus

Aux côtés de délégations venues de la France entière, des élus de Dunkerque : les députés Patrick Roy et Christian Hutin, la sénatrice Michèle Demessine, Michel Delebarre, député-maire de Dunkerque et Michel Autes, vice-président du conseil régional ont rejoint Pierre Pluta, vice-président de l’Andeva et président de l’Ardeva Nord-Pas-de-Calais.

Pierre rappelle que la stèle est implantée au cœur du site portuaire « par lequel transitait une grande partie de l’amiante importée en France », à deux pas de « sites industriels sidérurgiques, pétrochimiques, la réparation navale et les ex chantiers de construction navales qui se trouvaient juste à côté. Comme de nombreuses générations avant nous, nous étions fiers de travailler dans ces sites, qui avaient un savoir faire exceptionnel. Malheureusement, comme partout ailleurs, au lieu d’avoir pour priorité la prévention, afin de préserver la santé des salariés, c’est l’appât du gain qui a prévalu, brisant nos vies et nos familles, transformant en calvaire ce qui aurait dû être un bonheur à partager avec ceux qui nous sont chers. »

« Jamais nous n’accepterons cette humiliation ! »

Puis Pierre explique le sens de cette manifestation nationale : « L’annonce de la suppression du juge d’instruction par le Président Sarkozy semble vouloir dire aux empoisonneurs responsables de cette catastrophe : dormez sur vos deux oreilles, ne vous inquiétez pas, je veille sur vous… Nous sommes aujourd’hui à Dunkerque pour dire au Président Sarkozy que ceci n’est pas digne de la République, que jamais nous n’accepterons cette humiliation. »

400 fleurs pour 400 vies

Des fleurs sont distribuées aux personnes présentes. Pierre explique le sens de cette cérémonie : « Les veuves de notre association étaient 140 lors de la première marche du 15 décembre 2004, elles sont près de 400 aujourd’hui, c’est pour cette raison que 400 fleurs seront déposées maintenant au pied de la stèle par des veuves, des veufs et les victimes qui le souhaitent. Durant cette cérémonie, la complainte du marin sera interprétée à la cornemuse par Dominique, André, Gérald, merci à eux. » 

Après une minute de silence, commence un long défilé devant la stèle, où chacun dépose une fleur. L’émotion est grande, en pensant à tous ceux qui seraient encore en vie, si l’on avait fait passer la santé des hommes avant le profit des industriels.

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°30 (septembre 2009)