Les élus corses rappellent « le lourd tribut payé par notre île lors de l’exploitation de la mine de Canari » et constatent que si le risque amiante professionnel est réglementé, « aucune mesure de prévention n’existe aujourd’hui concernant l’amiante environnemental », malgré « les alertes incessantes en Corse des associations présentes sur le terrain (U Levante, L’Erbaghju) de la presse et de l’opinion publique ».
Ils sonnent l’alarme :
« la Corse ne dispose même pas d’un site de stockage approprié pour les déblais amiantifères », « souvent rejetés dans le maquis ou stockés sur des terrains vagues »
« 126 communes de Haute-Corse sont particulièrement concernées, notamment la ville de Bastia, dans des quartiers fortement peuplés »
« 41% de la population des plus de 50 ans examinés présentaient des plaques pleurales » à Muratu et 95% des personnes qui consultent en Corse pour des plaques pleurales sont nées dans un village ou une ville implantés sur du minerai d’amiante »
La motion évoque « les mesures très strictes préconisées dans ce rapport au sujet des sites sensibles en matière de règles d’urbanisme, allant jusqu’à la restriction d’accès à ces sites, à la « limitation de la constructibilité » à « l’incitation à la modification de l’implantation des projets », à la prise en compte de critères de réserve, voire de refus « dans l’élaboration des documents d’urbanisme et dans la délivrance des permis de construire » particulièrement dans « les zones d’agglomération à forte densité, comme par exemple la ville de Bastia ».
« Les solutions dont on a pu mesurer l’efficacité existent aujourd’hui ; en Californie par exemple, zone fortement concernée par l’amiante environnemental, une réglementation précise a été adoptée, de l’ouverture du chantier jusqu’au stockage des déchets. »
L ’Assemblée demande
à l’Exécutif territorial de prendre en compte les recommandations de l’Anses pour les plans d’aménagement.
à l’Etat « de prendre toutes mesures immédiates pour protéger les populations en établissant une réglementation appropriée des plans d’urbanisme et des conduites des chantiers, de l’extraction jusqu’au stockage des déchets, mais aussi une sécurisation des affleurements d’amiante »,
à l’Exécutif territorial de « prendre les devants auprès du gouvernement, des services de l’Etat et de tous les partenaires potentiels, notamment européens, pour accélérer la prise de décision ».
Il ne reste plus qu’à passer aux actes
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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°34 (janvier 2011)