Cette année encore, les adhérents et soutiens de l’Andeva, les victimes et leurs familles, se sont retrouvées pour défiler dans les rues de Paris.
Ils étaient entre 4000 et 5000 pour dire ensemble : «  amiante plus jamais ça ! ».

Venues de toute la France, les délégations se rassemblent petit à petit sur le parvis de la Tour Montparnasse.
Un podium a été dressé au pied de la Tour. En attendant le départ de la manifestation, des délégations s’y succèdent pour apporter leur témoignage : Adeva 76, Addeva 93, Adeva Centre, Aldeva Drome-Ardèche.Leurs interventions sont rythmées par des intermèdes musicaux d’un talentueux harmoniciste.
La veille de la manifestation, la presse a révélé un nouveau dépassement de la valeur limite d’exposition réglementaire de 5 fibres d’amiante par litre d’air dans la Tour. Un groupe de salariés est descendu des étages pour rejoindre les manifestants.
Sur le podium, Michel Parigot, vice-président de l’Andeva, dénonce les mensonges et le « bricolage  » des copropriétaires qui refusent obstinément d’évacuer la Tour pour la désamianter en toute sécurité.

Vers 13 heures se forme une immense chaîne humaine autour de la Tour Montparnasse. Chacun apporte sa pierre à l’édifice. La Tour et son complexe immobilier sont bientôt ceinturés par la foule qui forme une sorte de cordon sanitaire contre l’irresponsabilité des copropriétaires. Sur le parvis, résonne « Poussière », une chanson composée par un jeune musicien du Nord qui a perdu son père emporté par un mésothéliome.

Le défilé s’ébranle à l’heure prévue. La rue de Rennes s’emplit du flot des victimes de l’amiante et de leurs proches.
C’est une marche silencieuse, où l’on vient défendre ses droits mais aussi un moment propice au recueillement et au souvenir. Chacun pense à ceux qui nous ont quittés.
La marche est aussi un moment d’échanges et de retrouvailles.
Le message public est clair : il faut des soins de qualité et des moyens pour la recherche sur le mésothéliome. Il faut juger les responsables de la catastrophe et renforcer la prévention pour préserver les générations futures.

Devant l’entrée des Invalides, Pierre Pluta prononce des mots forts et émouvants pour remercier les participants, dont certains sont venus de très loin.
Puis il rappelle les exigences fondatrices du combat de l’Andeva : l’éradication totale de l’amiante en place, le jugement de tous les responsables, l’aide et le soutien aux victimes et aux familles. Aucune ne doit se sentir abandonnée avec sa souffrance et sa colère pour seule compagnie.

A l’issue de cette manifestation, une délégation de l’Andeva a été reçue par les ministères du travail, de la santé et du budget.
Elle a rappelé et argumenté les revendications de l’association sur l’Allocation de cessation anticipée et sur le Fiva.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°47 (janvier 2015)