A chacun de ses adhérents et à sa famille, l’Andeva souhaite que l’année qui vient soit plus douce.
A toutes les victimes de l’amiante, elles souhaite que nos combats collectifs apportent de nouvelles victoires.

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Que l’année nouvelle soit l’année de la Justice.
Que les derniers obstacles mis par le Parquet sur la longue route du procès pénal de l’amiante soient enfins levés pour que soient jugés tous les responsables des tragédies d’Eternit, Condé-sur-Noireau, Jussieu, Amisol, la Normed et tant d’autres...
Que rendent des comptes à la Justice en premier lieu les industriels qui ont dissimulé le danger d’un matériau mortel pour faire du profit, mais aussi ceux qui se sont faits les complices de leur action de lobbying visant à «  assouplir  » la réglementation et retarder l’interdiction.

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Que la Prévention du risque soit une priorité dans les faits et pas seulement dans les mots.
Que l’engagement d’abaisser la valeur limite d’exposition professionnelle d’un facteur 10 au premier juillet 2015 soit tenu.
Que l’information sur la présence d’amiante et son état de dégradation soit enfin accessible à tous par Internet, aussi bien aux locataires des HLM, qu’aux parents d’élèves ou aux salariés qui assurent des missions d’entretien ou de maintenance dans les bâtiments.
Que l’éradication de l’amiante  s’inscrive dans un plan d’action, à long terme, au plan national comme dans les régions, avec des moyens et des priorités.
Que la collecte des déchets «  amiante » des particuliers soit généralisée, et que la recherche de procédés de transformation de l’amiante en matériau inerte soit privilégiée.

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Que tous ceux et celles qui souffrent d’une maladie liée à l’amiante ou de la perte d’un être cher puissent faire valoir leurs droits.
Le droit à conserver des indemnisations décentes, conquises de haute lutte, que certains magistrats veulent tirer vers le bas, en présentant les victimes de l’amiante et leurs familles comme de coûteux privilégiés et les personnes exposées comme des simulateurs.
Le droit à des soins de qualité, au respect du patient et de sa famille, à leur implication dans les choix thérapeutiques.
Que la recherche sur le mésothéliome devienne une priorité nationale afin que les chercheurs et les praticiens consacrent leur énergie à rechercher des traitements efficaces plutôt qu’à mendier des subventions.

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Que la santé au travail ne soit pas sacrifiée sur l’autel de la «  compétitivité » .
Fort des concessions que lui fait le gouvernement, les patrons en veulent toujours plus. Beaucoup de leurs exigences risquent, si elles sont satisfaites, d’impacter directement la santé au travail et dans la cité.
Les reculs sur la pénibilité risquent vider de tout contenu un dispositif visant à compenser la perte d’espérance de vie et l’altération de la santé dues à des travaux pénibles et malsains.
La suppression des CHSCT dans les petites entreprises risque de vulnérabiliser des salariés déjà précarisés.
Les coupes sombres dans les budgets des hôpitaux altérent la qualité des soins...

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Les vœux ne sont que des vœux. Notre mobilisation unie reste et restera toujours la meilleure garantie.
Que l’Andeva demeure une associations combative, indépendante des syndicats, des partis et des gouvernements, capable d’unir dans l’action des adhérents d’opinions diverses, rassemblés pour la défense intransigeante des victimes.

Pierre Pluta
Alain Bobbio


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°47 (janvier 2015)