Vincennes, le 17 mars 2017

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

AMIANTE : UNE DÉCISION DE JUSTICE
TRÈS ATTENDUE EN BELGIQUE

17 ans après, la Cour d’appel de Bruxelles
rendra son arrêt le 28 mars dans le procès Eternit

En première instance, la multinationale belge de l’amiante-ciment, responsable du décès de quatre membres de la famille Jonckheere, avait été condamnée.
Le 28 mars, des victimes de l’amiante venues de France, d’Italie, de Suisse, d’Espagne, de Grande-Bretagne et du Japon seront aux côtés des victimes belges. L’Andeva et ses associations seront présentes.

Ce procès n’aurait jamais existé sans le courage d’une femme, mère au foyer : Françoise Vannoorbeeck – Jonckheere. Son mari, cadre d’Eternit est mort en 1987 d’un mésothéliome, maladie rare, spécifique de l’amiante. Eternit lui avait proposé 42 000 euros pour acheter son silence. Elle a refusé, décidant de poursuivre la multinationale en justice et de créer une association de victimes en Belgique, l’Abeva.

En 2000, elle est à son tour décédée d’un mésothéliome. Puis deux de leur cinq fils sont décédés à leur tour de la même maladie, l’un en 2003, l’autre en 2009. Leur maison était proche de la grande usine de Kapelle-Op-Den-Bos qui répandait ses fibres mortelles sur le voisinage. Tous trois furent des victimes environnementales.

Après le décès de leur mère, les fils survivants ont repris le flambeau de cette interminable bataille judiciaire, qui ressemblait au combat de David contre Goliath.

En 2011, en première instance, le Tribunal de Bruxelles a condamné Eternit. Les attendus relèvent « le cynisme incroyable avec lequel des connaissances scientifiques ont été balayées par appât du gain » et les manœuvres de l’entreprise pour « minimiser et dissimuler les dangers de l’amiante » et « bloquer l’adoption légale de mesures de protection de la santé publique ».

Eternit a fait appel. La société nie avoir commis la moindre faute et tente de s’exonérer de toute responsabilité en invoquant la prescription. L’ABEVA et les descendants de Pierre et Françoise Jonckheere espèrent vivement que - 17 ans après la plainte - le jugement de première instance sera confirmé en appel. Les victimes de tous les pays sont à leurs côtés.

L’ABEVA appelle à un rassemblement citoyen le mardi 28 mars dès 10h30 pour prendre connaissance de l’arrêt de la Cour et y réagir.