L’avenir des mines et de l’industrie de l’amiante au Khazakhstan est incertain. Deux sociétés Sverdlovsk semblent être au bord de la faillite.
La télévision a diffusé un reportage édifiant sur une mini-mobilisation locale en défense de cette industrie meurtrière, qui dans la région fabrique des ardoises de couverture, des tuyaux d’égoût, ainsi que des briques spéciales résistant au feu.
Des masques tout neufs
La propagande télévisée montre des images d’Epinal : des ouvriers, souriants à la caméra qui défendent le matériau cancérogène qui les fait vivre... et les fera mourir.
On les a équipés pour l’occasion de masques « en nez de cochon » flambant neufs, protections dérisoires et parfaitement inefficaces.
Une forêt de petits drapeaux
Des familles agitent les petits drapeaux à la gloire de l’amiante que les organisateurs leur ont distribués.
Des lycéens arborent des tee shirts et des casquettes portant un logo et un slogan « pro-chrysotile »...
Puis vient l’invraisemblable discours de Vladimir Vlasov, premier vice-président du gouvernement de la région de Sverdlovsk, qui défend bec et ongles les vertus du « magic mineral » :
Un matériau qui « protège de la chaleur ».
Un matériau « facile à monter » (la télé montre les images de collégiens réalisant un chrono pour le montage d’une maquette de maison « tout amiante »).
Un matériau injustement décrié par les scientifiques européens et américains qui demandent l’arrêt de sa production et veulent l’inscrire sur la liste des produits dangereux, alors que les scientifiques russes ont montré que ses effets cancérogènes ne sont pas démontrés...
L’OMS et les steacks
Vlasov ironise sur l’Organisation mondiale de la Santé (l’OMS) qui « a dit que même un steak bien cuit était cancérogène »...
Il dénonce une mesure d’interdiction qui mettrait « des milliers de travailleurs au chômage » et salue « la juste lutte des travailleurs russes d’Uralabest qui, la semaine précédente, ont lancé un appel au président Poutine » et se mobilisent, eux aussi, pour la défense de l’amiante chrysotile.