Le procès pénal de l’amiante, c’est l’Arlésienne de la Justice. On l’annonce, on l’attend. Il ne vient pas.

Les années passent. Les victimes trépassent. La justice s’efface.

20 ans d’instruction et le procès n’est toujours pas en vue ! Des dossiers qui dorment pendant des années, puis des auditions, des perquisitions, des dizaines de milliers de pages de pièces, des mises en examen et des non-lieux prononcés, annulés, puis à nouveau prononcés, puis annulés...

Et, 20 ans après, une expertise scientifique qui allonge encore l’instruction de tous les dossiers.

Les victimes d’Eternit, Condé, Jussieu, Normed, Amisol... sont condamnées à attendre.

Certes l’affaire de l’amiante est vaste et pose des problèmes particuliers, mais la cause des lenteurs de la Justice n’est pas technique, elle est politique : des forces puissantes dans la magistrature, l’Etat et l’économie convergent pour retarder ces procès et - s’ils ne peuvent les empêcher - pour minimiser voire nier les responsabilités des principaux artisans du plus grand désastre sanitaire que la France ait connu.