Elles préconisent d’expérimenter un suivi par scanners rapprochés pour des populations à haut risque de cancer pulmonaire.

Publiée en 2011, l’étude américaine NLST promue par le National Cancer Institute a porté sur plus de 50 000 gros fumeurs qui ont passé un scanner thoracique faible dose par an pendant 3 ans. Elle a montré une réduction de 20,3 % de la mortalité spécifique par cancer bronchique et de 6,9 % de la mortalité toutes causes confondues. .

Ces résultats sont-ils transposables au suivi médical de salariés ayant été exposés à des cancérogènes pulmonaires ?

Telle est la question posée par cette étude non seulement pour l’amiante mais aussi pour d’autres agents tels que la silice cristalline, les fumées de diésel, le brai de houille, les rayons X et gamma, le radon, l’arsenic, le nickel ou le cadmium....

Des recommandations de bonnes pratiques publiées en 2016 sous l’égide de la Haute Autorité de Santé (HAS) et de l’Institut national du cancer (INCa) apportent une première réponse.

Elles confirment l’inefficacité d’un suivi médical par radio du thorax, mais elles considèrent que les conditions ne sont pas réunies pour généraliser dès aujourd’hui un suivi par scanners très rapprochés pour les personnes qui ont été exposées à des cancérogènes pulmonaires.

Elles proposent de procéder dans l’immédiat à une expérimentation réservée à « une population à haut risque de cancer bronchopulmonaire  » composée de sujets fumeurs, de 55 à 74 ans, «  ayant une durée d’exposition à un cancérogène pulmonaire professionnel d’au moins 10 ans en durée totale cumulée. »

Ils pourraient bénéficier d’un suivi médical par « scanner thoracique basse dose sans injection de produit de contraste ».

Deux précisions importantes sont apportées :

1) des personnes ne répondant pas à ces critères sont, elles aussi, susceptibles d’avoir un cancer.

2) Les critères restrictifs proposés pour cette expérimentation pourraient dans un second temps «  être élargis à des sujets présentant des niveaux de risque de cancer bronchopulmonaire moins importants. »

Pour l’amiante, rappelons que le protocole défini par le décret du 6 décembre 2011 : est immédiatement applicable : un scanner tous les 5 ans pour les expositions fortes et tous les 10 ans pour les expositions intermédiaires.

On peut télécharger ces recommandations sur le site de la HAS :

http://www.has-sante.fr/