Haute de 144 mètres, la tour Bretagne domine la ville.
Elle a été inaugurée en novembre 1976.

Près de 800 salariés au total travaillent dans ses bureaux, sur 32 étages.
La Direction régionale du Travail et la direction des Finances y ont leurs locaux

En février dernier, des ouvriers de maintenance découvrent de la poussière d’amiante au niveau des volets de désenfumage reliés à des gaines d’extraction. Ces dispositifs anti-feu sont situés dans les sas qui relient les escaliers aux ascenseurs et sur les palliers.

Le syndic fait réaliser des mesures d’empoussièrement à tous les étages.

Les premiers résultats sont conformes. Mais, quand les clapets sont actionnés le taux de fibres dans l’air peut atteindre 40 fois la valeur limite. Et ces clapets peuvent se déclencher inopinément !

Droit de retrait

La CGT de la Direction régionale du Travail (Direccte) écrit au ministère.
Des agents exercent leur droit de retrait, refusant de continuer dans ces conditions.

Un CHSCT extraordinaire se tient à la Direccte. L’administration régionale annonce qu’elle va reloger ailleurs une centaine d’agents qui travaillent dans la Tour. Le ministère des Finances prend la même décision pour ses 190 fonctionnaires. Cinq étages sont évacués.

Aux autres étages, les propriétaires des bureaux estiment que leurs salariés ne sont pas en danger et décident de ne rien faire.

Le syndic se tait. Nantes Métropole, propriétaire des bureaux dans la Tour, n’envisage aucune mesure.

Une situation ubuesque

Le temps passe. A la Direccte la situation se dégrade.

« Les services ne sont pas joignables et les agents sont dans la nature en télé-travail forcé. L’information faite aux usagers est très mauvaise, voire inexistante. Ce n’est pas admissible du point de vue du service public qui doit être rendu à l’usager. » Tel est le constat d’un délégué CGT qui qualifie la situation d’ubuesque et réclame une réelle évaluation des risques avec un diagnostic amiante fiable.

Plus de danger, vraiment ?

Fin juillet, le conseil syndical de la tour Bretagne annonce un dépoussiérage des volets de désenfumage amiantés à partir du 7 août.

Le 11 août la direction des ressources humaines du ministère du Travail annonce que « des travaux de surfactage, qui permettent de faire obstacle à la dispersion de fibres d’amiante pendant une durée d’un an, ont été réalisés, le temps de trouver une solution de désamiantage pour la tour ».Elle estime que désormais « il n’y a pas de motifs de danger grave » et appelle le personnel à réintégrer les locaux dans la tour.

L’intersyndicale SUD-CGT-FSU considère qu’en faisant cela « le ministère du travail met en danger les collègues en ordonnant leur réintégration » alors que l’incertitude sur le risque subsiste.