Elles ont décidé de se coordonner
pour agir ensemble sur le pénal.

A l’assemblée générale de l’Andeva, le 24 juin, Georges Lapandry, le secrétaire du Caper Bourgogne, a fait un compte rendu de la réunion des Eternit qui s’était tenue une semaine plus tôt au siège du Caper.

« Elle réunissait la quasi-totalité des défenseurs des victimes de l’amiante des établissements Eternit France avec le Caper Bourgogne pour l’établissement de Vitry-en-Charollais dans la Saône-et-Loire, le Caper Thiant pour l’établissement de Thiant dans le Nord, le Caper Caronte pour l’établissement de Port-de-Bouc dans les Bouches-du-Rhône et l’Addeva 81 pour l’établissement de Terssac dans le Tarn.

Jean-François Borde a remercié toutes les personnes présentes d’avoit fait ce dépacement et s’est dit fier dans ce contexte marqué par des divisions - que personne n’a vraiment voulu parmi les présents - d’avoir réussi à privilégier l’intérêt général des victimes de l’amiante et de leurs familles, d’avoir réussi cette rencontre afin d’éviter que nous allions dans ce combat en ordre dispersé.

Il a rappelé que nous devions mener la bataille tous ensemble, avec nos cabinets d’avocats respectifs, et affiliés ou non à telle ou telle association.

Nos avocats ont rappelé que la première plainte date de septembre 1996, bientôt 21 ans. Rappelé également qu’une promesse de rencontre de nos avocats avec les juges d’instruction avait été programmée fin mai - début juin et qu’à ce jour ils n’avaient pas obtenu de réunion.

Un plan de travail a été mis en place afin de créer un collectif auquel s’ajouterait l’établissement Eternit de Triel-Vernouillet dans les Yvelines.

Le cabinet Ledoux est chargé d’établir des contacts avec des victimes de l’établissement de Saint-Grégoire dans le département 35 (Ille-et-Vilaine) qui auraient des dossiers de malades déposés avec l’aide de la Fnath, afin qu’ils puissent rejoindre ce collectif.

Dans un premier temps, chaque association est chargée de comptabiliser le nombre de maladies professionnelles et de personnes décédées dans leurs établissements respectifs.

Un courrier rédigé par le collectif devrait être soumis aux associations et syndicats qui voudraient s’associer à nos demandes. »

Quand les juges d’instruction et le Parquet ont dit leur volonté d’arrêter les investigations pour préparer des non-lieu, le collectif a protesté (voir ci-contre).

Le Collectif dénonce
« une justice de classe »

« Après 21 ans d’inves­tigations, d’interrogatoi­res de centaines de personnes, de perquisitions dans les locaux de la société Eternit, de nombreuses audiences, d’expertises des malades en grand nombre, les juges d’instruction chargés dé­sor­mais au Pôle de Santé publique à Paris de ce dossier viennent de décider qu’il n’était pas nécessaire de continuer les poursuites ».

Peut-on accepter que la catastrophe sanitaire n’ait aucun responsable, sous prétexte qu’on ne peut pas dire la « date d’intoxication » ?

« Des industriels de l’amiante comme Eternit savaient précisément quel était le danger (...)

Des fautes ont bien été commises provoquant la maladie et la mort de centaines de victimes (...)

Tous les responsables en fonction y ont contribué (...).

Ils doivent répondre de leurs actes devant le Tribunal correctionnel. Si nous ne nous mobilisons pas il n’en sera rien. À la catastrophe sanitaire s’ajoutera le naufrage judiciaire ».

Pendant ce temps, 3 anciens d’Eternit sont mis en examen à Versailles pour avoir fait sonner des cornes de brume dans les locaux d’Eternit !

«  C’est ce qu’on appelle une justice de classe ».