Vincennes, le 11 décembre 2018

COMMUNIQUE DE PRESSE

Amiante – Dossiers Normed et Jussieu

La Cour de cassation ruine les derniers espoirs des victimes de l’amiante de voir jugés les décideurs

 

Ce jour, la chambre criminelle de la Cour de cassation vient de confirmer l’annulation définitive des mises en examen des décideurs nationaux, industriels, scientifiques, hauts-fonctionnaires, lobbyistes, responsables de la catastrophe sanitaire de l’amiante, à travers les dossiers Normed et Jussieu. 

Cette décision ruine les derniers espoirs des victimes de voir un jour examinés par un tribunal correctionnel l’enchevêtrement des responsabilités, l’action des lobbys pour retarder ou empêcher toute prévention efficace, la faillite des institutions de sécurité sanitaire, la démission des responsables d’administration centrale face aux intérêts des industriels.

 Ainsi, à l’image d’un système de prévention et de santé publique totalement défaillant, on retiendra qu’à son tour la Justice a abdiqué, faisant de la plus grande catastrophe sanitaire que la France ait connue une affaire sans responsable. Comme une catastrophe naturelle. 

Pourtant, ce matin encore, l’enquête publiée dans Mediapart à partir des pièces du dossier d’instruction, montre que les hauts-fonctionnaires du ministère de l’Industrie, relayant le lobby de l’amiante, ont empêché en toute connaissance de cause, une directive européenne d’interdiction de l’amiante déposée par l’Allemagne en 1991. Et ce, contre la position du ministère des Affaires étrangères qui avait, lui, parfaitement compris et démontré dans une note les mensonges du lobby de l’amiante quant à la dangerosité du matériau et à l’inefficacité de l’«usage contrôlé» vanté par les industriels.

Pourtant en 22 ans d’instruction, aucun directeur d’administration centrale du ministère de l’Industrie qui a soutenu cette position, ni le ministre lui-même, M. Dominique Strauss Kahn, n’ont été inquiétés par la Justice.

C’est donc un scandale de plus qui s’ajoute à une liste déjà longue de renoncements judiciaires.

L’Andeva, les victimes et leurs familles n’acceptent pas ce verdict et cet abandon de la Justice française.

Nous envisageons maintenant un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme, ainsi que de nouvelles procédures en France, par citation directe cette fois, engagées par de nouvelles victimes.

Les responsables de la catastrophe de l’amiante n’en ont pas fini avec les victimes.