Dans un bâtiment l’empoussièrement, mesuré par un opérateur certifié, ne doit pas dépasser 5 fibres d’amiante par litre d’air (F/l).

Les mesures d’empoussièrement sont souvent utilisées pour rassurer les enseignants et les parents. On leur explique : « il y a de l’amiante dans les locaux, mais il n’y en a pas en suspension dans l’air ». Une affirmation à prendre avec des pincettes.

Dans une école, les enfants provoquent des mouvements d’air et des vibrations qui mettent en suspension les fibres d’amiante dans l’air des salles de classes et des couloirs. Quand il n’y a personne, les fibres retombent. Les mesures d’empoussièrement doivent donc être faites dans les conditions habituelles d’utilisation des locaux. à défaut, l’activité humaine peut être simulée avec un ventilateur après balayage du sol, mais avec un risque de sous-estimation.

Des mesures réalisées sans présence des élèves et sans simulation d’activité n’ont aucune signification.

Avant de faire des mesures, il faut réfléchir à une stratégie de prélèvement tenant compte de l’activité et des sources de pollution. Ainsi, dans une école maternelle ou primaire, il faut placer les capteurs à la hauteur des voies respiratoires des enfants.
Les mesures ne sont pas le seul moyen d’objectiver la présence d’amiante. A Bachelet, 30 lingettes ont été passées sur les murs. 18 ont révélé une présence d’amiante, alors que les mesures ne trouvaient aucune fibre.

N’oublions pas que les meilleures mesures du monde ne seront jamais que la photographie d’une situation à un moment donné, une situation qui peut changer...
Des travaux de rénovation ou d’entretien peuvent ainsi provoquer des pics de pollution dans des locaux où l’on n’a trouvé « aucune fibre dans l’air ». Ils peuvent mettre en danger les opérateurs, mais aussi tous ceux qui réoccupent les locaux après leur passage.