Visitant le Salon de l’Agriculture, le président de la République avait comparé le glyphosate et l’amiante : « dans le passé, on a dit que l’amiante n’était pas dangereux. Et les dirigeants, qui ont laissé passer, ils ont eu à répondre. »

Christian Hutin, député du Nord juge cette phrase inexacte : « Aucun dirigeant n’a pour le moment eu à répondre devant la Justice des décisions qu’il a prises ou plutôt qu’il n’a pas prises... »

Il explique que les victimes « se sentent seules voire méprisées. Comment pourrait-il en être autrement après plus de 22 ans de procédure, alors qu’on annonce plus de 100 000 morts et que les autorités étaient parfaitement informées des risques sanitaires ?... »

« Monsieur le président, les « dirigeants », tous les dirigeants doivent répondre de leurs actes. Ce principe de responsabilité est d’ailleurs l’un des piliers de la démocratie. C’est nécessaire afin de comprendre la chaîne de décisions
et de commandement, pour comprendre l’imbrication des intérêts qui ont rendu possible cette catastrophe et enfin et surtout pour rendre justice à ces dizaines de milliers de morts, partis dans des souffrances terribles alors qu’ils ne demandaient qu’à travailler dignement et faire vivre leur famille... »

Il souligne que les victimes « ne réclament pas la vengeance mais la justice. Elles ne réclament pas des têtes, mais la vérité. Elles ne réclament pas d’argent mais veulent être reconnues et retrouver leur dignité.

Alors Monsieur le Président, n’est-il pas temps de faire le nécessaire et que le procès pénal de l’amiante puisse voir le jour ?

Que la Justice passe, sans haine mais sans faiblesse. »

Christian Hutin préside le « groupe d’études amiante » de l’Assemblée nationale qui s’est créé avec des députés de diverses sensibilités politiques. On peut consulter la liste de ses membres sur le site de l’Assemblée.