« Le souffle volé » sortira en salle le 5 septembre en Belgique après une diffusion à la télévision.
Daniel Lambo, le réalisateur, est belge. Il a grandi en Flandre, à Kapelle-op-den-Bos près d’une gigantesque usine Eternit dans laquelle travaillaient son père et son oncle.
Son père était délégué syndical.
Dans sa famille, l’amiante était un sujet tabou.
Le procès engagé par Françoise Jonckheere contre Eternit lui a fait prendre conscience de l’omerta régnant à Kapelle.
Il s’est lié d’amitié avec Eric Jonckheere, le président de l’Abeva, l’association des victimes de l’amiante en Belgique.
De longs échanges avec lui l’ont sensibilisé aux terribles dégâts humains et environnementaux causés, aujourd’hui encore, par les multinationales de l’amiante dans les pays en voie de développement.
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Trois ans avant que l’amiante ne soit interdit en Belgique, Eternit avait anticipé en ouvrant une usine d’amiante en Inde, dans le village de Kymore.
Il l’a exploitée de 1995 à 2004, puis revendue à des industriels indiens. Les ouvriers y travaillaient et travaillent encore sans protection.
En partant, les industriels belges ont abandonné sur place 600 000 mètres cubes de déchets amiantés. Ils n’ont rien fait pour assainir les lieux.
Daniel Lambo s’est rendu à Kimore. Il a vu ce village écrasé par la pollution des fibres d’amiante. Il a vu de jeunes indiens jouer au cricket sur de dangereux dépotoirs industriels à ciel ouvert. Des écoles, des maisons ont été construites à proximité...
Tourné en Inde et en Belgique, le film donne à voir le combat d’êtres humains contre une multinationale sans scrupules et sans compassion. Il a obtenu le prix du public au festival Mooov et a été projeté au festival international du film (Briff) à Bruxelles.
Il sortira en septembre en Belgique. Des projections-débats auront lieu en France.
Les associations de l’Andeva qui le souhaitent pourront contribuer à leur organisation.
La possibilité d’une venue d’ouvriers indiens à Bruxelles pour déposer une plainte est envisagée.
Une collecte de fonds sera organisée pour financer leur venue.