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Le 21 juillet, le gouvernement flamand, sur proposition de la ministre de l’Environnement, a annoncé un plan pour débarrasser totalement la Flandre de l’amiante d’ici 2040.

L’inventaire amiante qui n’était jusqu’ici obligatoire que pour les entreprises sera étendu aux particuliers. Des primes pourront être versées pour les travaux les plus coûteux.
L’Abeva s’est réjouie de cette initiative. Elle réclame son extension à toute la Belgique et demande une implication active du gouvernement fédéral.

ERIC JONCKHEERE (président de l’Abeva)
Eternit doit passer à la caisse !

Que penses-tu de ce plan d’élimination de l’amiante en Flandre ?

L’éradication de ce matériau mortel est une nécessité pour éviter de nouvelles victimes en Flandre et dans toute la Belgique.

Ce plan, annoncé en période électorale, est ambitieux. Cela dit, sa mise en oeuvre pose des questions qui restent à ce jour sans réponse. Où va-t-on trouver les fonds pour le financer ? Quelles priorités pour le désamiantage ?

Qui assumera le coût des travaux ?

Eternit a menti à ses clients en continuant à commercialiser un matériau qu’elle présentait comme inoffensif, alors qu’elle connaissait parfaitement ses dangers depuis les années 60.

Les clients ont payé une première fois en achetant des produits Eternit. On ne peut pas les faire payer une deuxième fois via leurs impôts pour le désamiantage.
Voilà pourquoi L’Abeva demande qu’Eternit soit mise à contribution. Eternit doit passer à la caisse.

Quelles priorités faudrait-il définir ?

Les écoles devraient être la priorité. Beaucoup d’entre elles ont des faux plafonds en Pical, un matériau qui contient 80% d’amiante. Ces faux plafonds, posés il y a 30 ans, s’effritent. Nous proposons de lancer une grande campagne : « Let’s make our schools Pical free » (« Maintenant, débarrassez vos écoles du Pical »)
L’Etat doit prendre ses responsabilités. Il trouve des milliards quand il s’agit d’acquérir des avions de chasse. Personne ne comprendrait qu’il ne puisse pas trouver des millions pour protéger la vie des écoliers et des enseignants.

En Belgique, des lanceurs d’alerte ont posé le problème de l’amiante dans les écoles.

Oui, ils se sont heurtés à toutes sortes de difficultés. Tantôt l’inventaire amiante n’existe pas ou n’est pas remis à jour. Tantôt des enseignants qui le demandent se heurtent à un refus. Ceux qui l’obtiennent, s’aperçoivent parfois que des travaux qualifiés d’urgents n’ont jamais été faits...

Mais il y a aussi des responsables qui assument des décisions courageuses. Au printemps dernier par exemple, la directrice d’une école, près de Liège a fermé son établissement et exigé des travaux, après avoir pris connaissance des résultats de mesures d’empoussièrement supérieurs aux normes.

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