L’Agence de protection de l’Environnement (EPA) pourra autoriser de nouveaux produits contenant de l’amiante.

Le premier juin, l’EPA a annoncé le mise en place d’une nouvelle procédure d’évaluation des risques.

Elle pourra désormais autoriser au cas par cas les industriels à utiliser de l’amiante dans la fabrication de nouveaux produits.

Elle annonce que ses évaluations ne tiendront pas compte « de l’effet ou de la présence de substances dans l’air, le sol ou l’eau dans ses évaluations des risques ».
Linda Reinstein, présidente de l’Adao, a dénoncé cette méthode restrictive qui « ne prendra pas en compte une partie importante des morts et des malades de l’amiante aux Etats-Unis. »

Pour l’EWG, cette méthode sous-estime la toxicité des produits et minimise leur impact sanitaire.

« Il est incroyable qu’on en soit encore à discuter des risques posés par l’amiante en 2018 », a souligné Bill Walsh, fondateur du Healthy Building Network (HBN), organisation de défense de l’environnement.

Kathleen Ruff, militante anti-amiante canadienne, une des directrices de l’Institut Rideau, estime que l’EPA est aujourd’hui minée de l’intérieur par des administrateurs ayant longtemps «  été au service d’industries toxiques ».

C’est le cas de Scott Pruitt, ex-directeur de l’Agence nommé le 1er février 2017 et « démissionné » par Trump le premier juillet 2018, après avoir été impliqué dans une série de scandales retentissants.

Ce climatosceptique, ancien procureur de l’Oklahoma, étroitement lié au lobby pétrolier, avait attaqué 14 fois l’EPA en justice avant d’être bombardé à sa direction !
Son palmares est tout à fait impressionnant : refus d’interdire le chlorpyrifos (pesticide dangereux) ; suppression de l’obligation de répertorier les émissions de méthane pour les sociétés pétrolières ; feu vert pour une exploitation minière canadienne dans une zone protégée en Alaska, etc.

Scott Pruitt n’est pas le seul. Nancy B. Beck, désignée par l’administration Trump pour chapeauter l’unité chargée d’évaluer la toxicité des produits chimiques, a été cadre d’une importante organisation de lobbying de l’industrie !

La politique de l’EPA sur l’amiante s’inscrit dans un contexte marqué par le retrait des USA des accords de Paris sur le climat. Elle tourne le dos à sa mission de protection de la santé publique.