Le 28 avril, un scanner utilisant une nouvelle technologie a été mis en service au sein de la plateforme d’imagerie des Hospices civils de Lyon. Ce prototype sera expérimenté sur de gros animaux avant de l’être sur l’Homme. Ses images en couleurs devraient avoir une résolution cinq fois plus précise que celle des images en noir et blanc des scanners courants.
Les avantages de la nouvelle technologie
La technologie utilisée est l’imagerie spectrale à comptage photonique.
« L’avantage de cette technologie est de permettre de voir des détails beaucoup plus fins avec une résolution spatiale de 200 microns, explique le professeur Loïc Boussel, chef du service radiologie de l’hôpital Croix Rousse, interrogé par FR3.
Autre avantage de cette technique, la colorisation différenciée des tissus exposés aux rayons X.
Philippe Douek, professeur de radiologie de l’Université Claude-Bernard à Lyon évoque les perspectives ouvertes : « Grâce à l’imagerie spectrale, on va compter l’ensemble des rayons X et leur énergie. Cela va permettre de caractériser les anomalies de façon beaucoup plus fine. On pourra injecter des agents spécifiques des maladies, sans utiliser d’agent radioactif. »
Cette nouvelle technologie devrait permettre de mieux distinguer les tumeurs des tissus sains, avec - selon ses promoteurs - une exposition de 5 à 10 fois moindre aux rayons X.
La nouvelle technologie n’implique pas le remplacement du scanner par un nouveau modèle. Il suffira de remplacer le détecteur pour que l’appareil soit opérationnel.
Combien coûtera un scanner ?
Il faudra attendre encore cinq à six ans pour que ce nouveau scanner couleur soit commercialisé.
Un scanner classique coûte entre 0,5 et 1,2 million d’euros. Un appareil d’imagerie nucléaire de type Pet-scan environ 2,3 millions d’euros.
Le fabricant estime que le nouvel appareil pourrait valoir environ 1,4 million à sa mise sur le marché, avant de voir son prix baisser.
Il espère équiper des hôpitaux de taille plus modeste que ceux qui utilisent des Pet-scan.
Un soutien de l’Etat et de l’U.E.
Cet appareil est le résultat d’une coopération internationale.
Une subvention de l’Etat a permis la mise au point d’un premier prototype préclinique testé pendant trois ans sur de petits animaux (rats et lapins).
L’U.E. a apporté 6,4 millions d’euros pour passer à l’étape suivante.