C’est l’heure des actualités sur ICI télé, la chaîne de Radio Canada. Une speakerine présente les faits.

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Norman King, conseiller scientifique de l’AVAQ, dit son indignation :  « Les connaissances scientifiques actuelles concernant le mésothéliome sont tellement claires et sans équivoque qu’on a de la difficulté à comprendre comment [cette université],  haut lieu de savoir, d’enseignement et de recherche conteste ces conclusions ».

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Puis intervient une porte-parole de l’Université chargée de justifier l’injustifiable.

Une question est dans tous les esprits : pourquoi contester un cas aussi flagrant de mésothéliome professionnel, validé par sept pneumologues et un ingénieur hygiéniste ?

Parce que « c’est la seule façon pour un employeur d’avoir accès au dossier entier...», explique la porte-parole, avec un étrange mélange de cynisme et de candeur.

Réalise-t-elle que cette affirmation résonne comme un aveu ? L’Université-employeur conteste d’abord puis recherche des raisons d’avoir contesté !

A-t-elle conscience de l’épreuve douloureuse qu’une telle démarche impose à la victime et à sa famille ?

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Le jour même, Jean Renaud a envoyé des nouvelles de sa santé à ses proches.

Les dernières chimios ont été inefficaces. La taille des tumeurs augmente. Il est très fatigué et se prépare à des jours sombres.

Un traitement par immunothérapie est possible. Il est très coûteux car il n’est pas pris en charge au Québec.

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Sa compagne, Micheline Mayer-Renaud, le soutient dans son double combat contre la maladie et contre l’injustice.

Intervenant sur ICI Télé, juste après la porte-parole de l’Université, elle décrit sobrement la réalité de leur situation vécue :

« Nous sommes obligés, malgré les impacts de la maladie de nous battre contre une organisation qui a énormément de ressources.

Cela va faire bientôt trois ans que mon mari est malade. Il est maintenant dans la dernière étape, en soins palliatifs. Si la bataille pouvait se terminer, ce serait bien...»


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°65 (avril 2021)