Un an après le début de la pandémie de la Covid 19, beaucoup d’entre nous ont encore le sentiment de vivre un cauchemar éveillé. Les vaccins apportent un espoir, mais des variants progressent, des services  de réanimation sont en surcharge, des opérations chirurgicales sont reportées...

Les relations sociales s’amenuisent, l’isolement pèse, la fatigue est extrême, a fortiori pour ceux dont un cancer de l’amiante a déjà fragilisé la santé ou pris la vie d’un être cher.

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C’est pourtant dans cette situation, si difficile, que notre association, l’Andeva, invite chacun et chacune d’entre vous à la vigilance et à l’action.

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Agir pour hâter le procès pénal de l’amiante que nous réclamons depuis un quart de siècle.

En refusant de clore l’instruction par un non-lieu dans le dossier Everite, la Cour d’appel de Paris nous a fait renaître l’espoir de voir jugés les responsables de la catastrophe. Mais le parquet a fait appel et nous savons que - si l’instruction s’éternise - tous auront disparu ou ne seront plus en état d’être jugés.

Quelques mois avant sa nomination comme garde des sceaux, l’avocat Dupont-Moretti,  déclarait : « ce dossier, ce sont des gens qui meurent tous les jours. C’est un scandale sanitaire comme la France n’en a pas connu. La justice en est saisie depuis 30 ans et rien n’a bougé. C’est un vrai scandale à tous points de vue ».

Le constat est conforme à la réalité. Nous nous heurtons à la volonté farouche du parquet de protéger les responsables ; l’instruction a été sabotée par ceux qui auraient dû rechercher la vérité.

C’est maintenant que se joue l’avenir du procès pénal de l’amiante en France. A l’initiative de l’Andeva, des victimes, des veuves/veufs de l’amiante ont lancé un  appel à M. Molins, procureur général près la Cour de cassation. Nous vous invitons à le signer et le faire signer autour de vous (voir pages 4 à 8).

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Agir contre la menace de disparition du fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (Fiva) dans une fusion-absorption avec l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (ONIAM).Ce projet a été officiellement lancé par les ministres de la Santé et du budget qui ont mandaté l’IGAS et l’IGF pour en étudier la faisabilité.

Sa réalisation se traduirait inévitablement par une dégradation des conditions d’indemnisation des victimes de l’amiante.

Elles savent que la création du FIVA assurant une réparation intégrale et rapide de leurs préjudices est le résultat de milliers d’actions judiciaires en « faute inexcusable de l’employeur ». Elles n’accepteront pas que le FIVA disparaisse, noyé dans une structure fourre-tout qui les rendrait invisible.

La riposte s’organise. Alertés par l’Andeva et ses associations locales, des parlementaires ont pris position et interpelé les ministres concernés. En région PACA, un front unitaire rassemblant une trentaine d’organisations associatives et syndicales a donné une conférence de presse (voir pages 9 à 11).

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L’heure n’est pas venue de tourner la page « amiante ».

Chaque semaine, les permanences de nos associations accueillent encore de nouvelles victimes de l’amiante, avec des maladies toujours plus graves.

Chaque semaine,  des expositions professionnelles ou environnementales à l’amiante préparent une prochaine génération de victimes pour les prochaines décennies.

Le scandale continue. Notre soif de justice reste intacte.
A nous d’agir.

Jacques Faugeron
Alain Bobbi


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°65 (avril 2021)