CHATEAU-ARNOUD / SAINT-AUBAN

Le 28 novembre 2014, la Cour d’appel d’Aix a baissé les sommes accordées l’année précédente par le Conseil des prud’hommes à 90 anciens d’Arkema au titre du préjudice d’anxiété, et qui leur avaient été versées. Alors que d’autres cours d’appel accordent des indemnités uniformes pour tous, elle a fait du «  cas par cas », en accordant à chacun une somme  différente.

Les premières lettres d’Arkema demandant le remboursement du « trop perçu » ont mis les destinataires en colère. Ils refusent la division et l’injustice.
A l’appel du Caper 04, près de 350 ex-salariés ont bloqué l’entrée de l’usine.

Dès 2010, la direction d’Arkema   avait déjà budgétisé des sommes importantes pour le préjudice d’anxiété sur tous les sites d’Arkema France.

Elle a de quoi payer, et pourrait se dispenser de faire appel mais elle a choisi l’affrontement.

Elle essaie de diviser actifs et retraités en accusant ces derniers de mettre en danger l’outil de travail.

Les maladies professionnelles pullulent chez Arkema. « L’entreprise a déjà été condamnée plus de 100 fois pour faute inexcusable de l’employeur, explique René Villard, le président du Caper 04. Elle essaie de nous présenter comme des voyous. Mais qui sont les voyous ? Ceux qui demandent justice ou les dirigeants qui n’ont pas pris de mesure de sécurité alors qu’ils connaissaient les dangers de l’amiante ? »

Le Caper a rencontré des parlementaires pour leur expliquer le problème. L’un d’eux a interpellé la ministre de la Justice. L’association a vu le Président du Conseil général. Elle a rencontré De Warren, le « numéro 4 » d’Arkema, qui  s’est contenté de répéter « il faut rendre l’argent ».

Les anciens d’Arkema n’en ont aucune envie. Ils demandent que les 750 dossiers concernant le préjudice d’anxiété soient tous traités de la même manière. Le syndicat CGT les soutient.

Une rencontre a eu lieu en préfecture le 10 mars 2015.

Finalement, un délai
d’attente à été obtenu jusqu’en 15 septembre 2015, ce qui laisse davantage de temps pour trouver des solutions. 

 


ARKEMA : Charité et grosses ficelles

La direction d’Arkema ne recule devant rien.

Soucieuse de redorer son blason terni par ces demandes de remboursement, elle a annoncé que les sommes récupérées sur le dos des ex-salariés de l’usine seraient données « à des oeuvres caritatives »  !

Une annonce ressentie comme une provocation par les personnes concernées.

La ficelle est un peu grosse...


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°48 (avril 2015)