Un rapport publié sur le site de l’Université Concordia (Montréal) affirme que l’opposition à l’amiante chrysotile a été motivée non par des preuves scientifiques, mais par des militants émotifs utilisant de «  prétendues victimes » pour convaincre.

« C’est un document de propagande pour l’industrie de l’amiante, mais il est publié et promu comme un rapport universitaire impartial par un centre d’excellence, c’est honteux et inacceptable », a indiqué Kathleen Ruff, de l’Institut Rideau, à Ottawa.

Ce rapport « déshonore l’université », écrivent 11 médecins et scientifiques, dont le Dr Ray Bustinza, de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

« Qu’une université soit à l’aise avec ça... Ça entache sa crédibilité pour des années », a dit Daniel Breton, ex-ministre de l’Environnement.

L’auteur du rapport n’est pas un chercheur, mais un chargé de cours qui dirige le cabinet de relations publiques (John Aylen communications).

Ce cabinet a pour client Baljit Chadha, dirigeant du consortium qui a tenté d’acheter et de relancer l’exploitation de la mine d’amiante Jeffrey...

Ce qui n’empêche pas l’Université de nier tout conflit d’intérêts et de maintenir le rapport sur son site.

Santé Canada modifie sa directive sur l’amiante

Sans tambour ni trompette, l’agence gouvernementale canadienne a modifié son site Internet le 19 juin. On peut désormais y lire qu’« en cas d’inhalation, les fibres d’amiante peuvent causer le cancer et d’autres maladies ».

Santé Canada affirmait jusqu’alors qu’il fallait inhaler des « quantités importantes » d’amiante pour avoir un cancer, alors qu’il n’existe pas de seuil en dessous duquel on puisse garantir l’absence d’effet cancérogène. Elle affirmait que l’amiante canadien était « moins puissant » que les autres, alors que toutes les formes d’amiante sont cancérogènes.


Articles tirés du Bulletin de l’Andeva N°49 (septembre 2015)