Face au laxisme des autorités sur la pollution du littoral sud, 6 associations et 22 riverains ont déposé le 3 juillet une plainte contre X auprès du procureur de la République de la ville de Marseille pour mise en danger délibérée de la vie d’autrui.

L’Union Calanques Littoral, le Comité Santé Littoral Sud, SOS Nature Sud, les Naturistes Phocéens, le CIQ Sainte-Anne ont uni leurs forces. Leur avocate est
Me Julie Andreu.

« Une pollution prégnante et avérée »

« Rien n’a été fait pour protéger et sécuriser des sites fortement pollués. Cela fait des années que tout le monde sait que les sols sont fortement pollués à l’arsenic, au plomb, au mercure, au cadmium, à l’amiante avec des seuils largement dépassés », décrit Maître Julie Andreu. Elle espère l’ouverture d’une information judiciaire qui pourrait être confiée aux magistrats du pôle santé publique.

8 sites industriels et 12 usinessur 4 km

Les pouvoirs publics n’ont pas respecté leur obligation d’information, de protection et de sécurisation du littoral sud face à l’héritage toxique laissé sur 8 sites industriels et 12 usines implantés sur à peine 4 kilomètres.

« Que va-t-il se passer demain si Gingko, le nouveau propriétaire de Legré Mante, entreprend des travaux quand on voit ses 12 000 m² de toiture amiantée qui se dégradent ? On a une école, un gymnase, des habitations à proximité, des touristes aux portes des calanques », dit la juriste qui dénonce « une forme de déni et une vraie volonté de masquer la réalité. En dépit de cette pollution prégnante et avérée, il n’y a pas de panneau d’information et d’interdiction sur les scories de la plage de Samena, ce petit coin de paradis. Le danger est réel. »

Pour l’Union Calanques Littoral, « la logique de Ginkgo, c’est d’avancer son projet immobilier avant même de dépolluer.

Les études de dépollution piétinent ; on a senti qu’ils voulaient passer un permis de construire avant les élections », note Renée Dubout, vice-présidente de l’Union Calanques Littoral. « Nous voulons un projet qui mette en relief la mémoire ouvrière de ses usines », ajoute Jacky Plauchud.

Membre de Santé Littoral Sud, Christine Juste (EELV) nouvelle élue en mairie des 6-8, dit vouloir avec cette plainte, « ramener autour de la table les pouvoirs publics, le préfet, les collectivités et pas seulement le propriétaire qui est à la fois promoteur et dépollueur ».

« On veut préserver le parc naturel »

Les Naturistes de Provence sont là. « On s’inquiète de l’atteinte à la nature, de la pollution, du bétonnage du littoral. On veut préserver ce parc naturel des projets privés qui apportent de la circulation routière sur le secteur », défend Bruno Saurez, son président.


Golfe de Fos : naissance d’un Comité de surveillance

Un Comité de Surveillance de l’Activité Industrielle du Golfe de Fos et son Impact Environnemental a été créé. Il regroupe des acteurs de la vie syndicale, associative et politique engagés dans l’action publique et citoyenne.

Des syndicats CGT d’Arcelor-Mittal, Kem One, Petroineos, LyonDellBasell y participent .

L’Adevimap y est présente, aux côtés d’autres associations (MNLE 13, Institut écocitoyen, Alternatiba...)

Le Comité a reçu le soutien des maires de Fos-sur-mer, Istres, Miramas, Port-de-Bouc, Martigues, Port-St-Louis, Arles et du député Pierre Dharéville.

Le Comité a créé des groupes de travail pour élaborer des propositions.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°64 (novembre 2020)