Les associations s’adressent à la ministre de la Santé

Elles demandent que le suivi médical des anciens élèves des trois écoles proches de l’usine d’amiante s’inscrive dans la durée.
11 000 lettres vont leur être envoyées à partir du mois de septembre par l’Agence régionale de Santé d’Ile-de-France. (ARS) afin de leur proposer une consultation et un scanner.
A Aulnay, un centre de suivi local s’ouvrira à la rentrée au Centre médical d’examens de santé (CMES) avec le souci de favoriser le contact humain de proximité, d’ouvrir l’accès à un soutien psychologique aux personnes qui le souhaitent et d’aider les victimes et les familles à faire valoir leurs droits. La mairie apporte son soutien.
Le docteur Allouch, qui exerce depuis plus de 40 ans dans cette ville, tiendra des permanences au CMES. Les associations (Comité des riverains, Aulnay environnement, Ban Asbestos et l’Addeva 93) seront partie prenante du centre de suivi.

Un arrêté autorisant la Caisse primaire de Seine-Saint-Denis à utiliser le répertoire national interrégimes des bénéficiaires de l’assurance maladie (RNIAM) pour rechercher les anciens élèves est paru le 22 juin au journal officiel. Il précise que «  les données ainsi communiquées ne sont conservées que pendant la période nécessaire à l’agence régionale de santé d’Ile-de-France pour proposer un suivi médical aux personnes concernées par l’envoi d’un unique courrier postal. »

Les associations ont protesté auprès de Marisol Touraine, ministre de la Santé :
« Cette destruction des données, qui devrait prendre effet au lendemain de l’envoi de la lettre proposant un suivi médical, est en totale contradiction avec la notion même de suivi médical dans la durée des anciens élèves et plus largement des personnes exposées (...)
Comment convoquer pour des examens ultérieurs les personnes exposées à l’amiante du CMMP, avec lesquelles un premier contact aura été établi dans le cadre du dispositif choisi par l’ARS, si leur adresse n’est pas conservée ? Comment les informer du bilan de cette action de santé publique ?
 ».

Les associations ont souhaité rencontrer rapidement la ministre. Elles lui demandent instamment de « surseoir à la destruction des données recueillies dans l’opération de recherches ARS en prenant un nouvel arrêté autorisant leur conservation jusqu’à la fin du suivi  ».
Elles souhaitent que s’instaurent enfin «  une réelle collaboration et articulation entre le dispositif ARS et le dispositif local dans le but d’accompagner dans le temps un réel suivi post-exposition ».
L’étude du Groupement d’intérêt scientifique sur les cancers professionnels (Giscop) évalue à 40 000 le nombre de personnes ayant habité, travaillé ou été scolarisées entre 1938 et 1975 dans la zone de dispersion des poussières d’amiante émises par l’usine.


Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°46 (septembre 2014)