Devenu maladie à déclaration obligatoire, le mésothéliome est encore trop peu souvent signalé aux ARS.
L’Institut national de veille sanitaire (InVs) incite les médecins à davantage de vigilance.

Un décret du 16 janvier 2012 fait obligation à tout médecin, (pathologiste ou clinicien) de déclarer à l’agence régionale de santé (ARS) tout mésothéliome dont il a posé le diagnostic.
Cette déclaration obligatoire (DO), déjà en vigueur pour une trentaine d’autres maladies, vaut pour tous les sites anatomiques du mésothéliome (la plèvre, le péritoine, le péricarde, la vaginale testiculaire). Le bilan de l’InVs montre qu’on est loin de l’exhaustivité.
Entre janvier 2012 et avril 2013, 618 nouveaux cas de mésothéliome ont été diagnostiqués et notifiés. Or le nombre attendu était évalué entre 800 et 1200. L’InVs note aussi de fortes disparités entre les régions. Certaines s’approchent de l’exhaustivité, d’autres en sont loin. L’InVs juge ces résultats encourageants pour une première année, mais appelle les médecins à appliquer effectivement la réglementation...


CES FIBRES D’AMIANTE QUE NOUS RESPIRONS

En France, jusqu’au premier juillet 2015, la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) est de 0,1 fibre d’amiante par centimètre cube d’air (=100 fibres par litre) sur 8 heures.
0,1 fibre, cela semble peu. Mais...
Un mètre cube, c’est un million de centimètres cubes.
0,1 fibre par centimètre cube, c’est c’est donc 100 000 fibres par mètre cube.
Combien de mètres cubes d’air inhale un adulte qui inspire et expire en moyenne 0,5 litre d’air 12 à 20 fois par minute ?
La quantité d’air inhalée varie avec l’âge, le sexe et l’activité physique. Mais, en moyenne, un adulte inhale 5 ou 6 mètres cubes sur 8 heures d’activité.
Avec un niveau d’empoussièrement de 0,1 fibre par centimètre cube, ce sont donc des centaines de milliers de fibres cancérogènes qu’un travailleur non protégé inhale en une seule journée de travail !
Beaucoup de ces fibres ressortiront à l’expiration, mais certaines se fixeront sur les alvéoles pulmonaires et la plèvre.
20 ans, 30 ans, 50 ans après, elles pourront y provoquer une fibrose ou un cancer.
Sur une vie entière, nous inspirons et expirons 700 millions de litres d’air.
A l’âge de la retraite, même chez une personne «  faiblement » exposée, la charge pulmonaire
(le nombre total de fibres restant fixées dans les poumons) se comptera en millions.
Au 1er juillet 2015, la VLEP devrait enfin passer à 0,01 fibre par cm3 (10 fibres par litre), comme le demande depuis 2009 l’Agence de sécurité sanitaire.
N’oublions jamais qu’il n’existe aucun seuil sous lequel on soit sûr de l’absence d’effet cancérogène.
Pour ceux qui travailleront avec moins de 0,01 fibre par cm3, le risque de cancer sera faible mais non nul.


CANCER DE L’OVAIRE
Deux cas reconnus

Absent des tableaux de maladies professionnelle, le cancer de l’ovaire peut être pris en charge sur avis favorable d’un Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP).
Un premier cas a été reconnu par le tribunal des affaires de Sécurité sociale (Tass) des Ardennes pour une salariée de Deville à Charleville.
Le second cas celui d’une fonctionnaire des Finances exposée au Tripode Nantes. Le syndicat CFDT signale que c’est «  une première dans la Fonction publique  »

CANCER DU REIN
Faute inexcusable reconnue

Le Tass Affaires de la Sécurité sociale de Metz vient de reconnaître la faute inexcusable de l’employeur pour le cancer du rein d’un salarié exposé aux hydrocarbures, au benzène, au trichloréthylène et à l’amiante.
Il aura fallu six années et plusieurs contentieux d’abord pour faire reconnaître cette maladie professionnelle, puis pour obtenir un taux d’IPP de 30% et enfin pour faire reconnaître la faute de l’employeur par le Tass.
(info ADEVAT-AMP)


Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°46 (septembre 2014)