Dans une lettre à François Legault, premier ministre du Québec, 27 organisations et 41 scientifiques du monde entier demandent que le gouvernement québécois se démarque publiquement de l’Association internationale du chrysotile (AIC). L’Andeva est signataire de cet appel.

L’initiative a été lancée par Kathleen Ruff, fondatrice de l’organisme RightOn Canada et par Jean Zigby, ex-président de l’Association canadienne des médecins pour l’environnement.
L’appel dénonce le fait que l’Association internationale du chrysotile (AIC), le lobby mondial de l’amiante, soit enregistrée au Québec comme « personne morale à but non lucratif » (OBNL).
Pour obtenir ce titre, il faut avoir « un but à caractère moral ou altruiste » et ne pas avoir l’intention « de faire des gains pécuniaires à partager entre les membres ».
Or l’AIC s’applique au contraire à « répandre des informations faussement scientifiques qui mettent en danger la vie humaine ».
Elle affirme par exemple sur sa page Facebook qu’«aucun cas de cancer causé par l’amiante chrysotile n’a été trouvé ». Dans un article paru en octobre dernier elle prétend que l’amiante chrysotile est « complètement éliminé du corps en 15 jours et ne peut pas causer de dommage au corps humain » !
La lettre à François Legault rappelle que « l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) confirment que « l’amiante chrysotile cause le cancer du poumon, du larynx et des ovaires, le mésothéliome et l’asbestose ».
L’adresse officielle de l’AIC est celle d’un cabinet d’avocats de Montréal, mais son représentant légal est un avocat bruxellois résidant en Belgique En fait, aucun de ses administrateurs ne réside au Canada.
« Les six directeurs financiers de l’AIC ne sont pas des personnes désintéressées dédiées à l’altruisme et au progrès du bien-être humain.
Ils travaillent pour les entreprises des mines d’amiante en Russie (Yury Kozlov), au Kazakhstan (Kanat Kopbayev) et Zimbabwe (Chirandu Dhlembeu), les entreprises d’amiante-ciment en Inde (Dr. G. Vivekanand), au Mexique (Antonio Galvan Carriles) et comptent parmi eux un représentant des anciennes organisations de lobby pour l’amiante aux Etats-Unis (Bob J. Pigg).
Ils ont depuis longtemps un intérêt financier à promouvoir la vente d’amiante dans les pays en voie de développement. »
La lettre appelle le gouvernement québecois à ne pas « se laisser utiliser, pour aider l’AIC à promouvoir la vente dans les pays en voie de développement d’un produit interdit au Canada parce qu’il présente une menace pour la santé humaine. »

 

Article paru dans le Bulletin de l'Andeva n°62 (janvier 2020)