L’avenir des « haldes » au coeur des débats

Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) doit mener une enquête sur l’amiante au Québec. Les premières rencontres ont eu lieu en décembre.  D’autres sont prévues début 2020. Il rendra son rapport en juillet 2020. Les décisions finales seront prises par les ministères de la santé et de l’environnement.

Autour des villes de Thetford Mines et d’Asbestos, se dressent les haldes, véritables montagnes de résidus amiantés. Au total, 800 000 tonnes de déchets pouvant contenir jusqu’à 40% d’amiante.
Une société se propose de les traiter pour en extraire du magnésium. Un projet industriel très profitable pour ses promoteurs, mais inquiétant pour ceux qui connaissent les effets ravageurs de ces fibres tueuses sur la santé.
« Dans le meilleur des mondes on pourrait trouver une façon sécuritaire de se débarrasser de ces déchets, explique Norman King, conseiller scientifique de l’Association des victimes de l’amiante du Québec (Avaq).
Mais aucune garantie concernant la protection de la santé des travailleurs et des riverains n’a été donnée à ce jour.
L’Avaq participera aux rencontres organisées par le BAPE en janvier 2020. Elle présentera un mémoire.
Gilles Mercier, son président a écrit aux commissaires chargés de l’enquête.
Concernant le projet de valorisation des haldes, il rappelle que l’Avaq avait mené en 2003 et 2004 une campagne d’échantillonnage d’amiante dans l’air et le sol dans la région de Thetford. Les résultats avaient été publiés en 2007 dans l’International Journal of Environmental and Occupational Health. Ils montrent que les maisons situées près des haldes, sous le vent, sont fortement polluées par l’amiante.
Il rappelle que pour l’amiante, il n’y a pas de « seuil sécuritaire » de niveau d’empoussièrement au-dessous duquel il n’y aurait plus de risque de développer un cancer.
Il pose des questions sur le projet de valorisation des résidus miniers :
- Quelles garanties que la réglementation protégeant la santé des travailleurs sera respectée ?
- Quels moyens d’éviter que la population résidant à côté des haldes ne soit exposée à des fibres d’amiante ?
Il demande que soit donnée une réponse écrite à ces questions.
L’Avaq demandera également l’abaissement des valeurs limites d’exposition professionnelles à l’amiante qui sont plus élevées au Québec que dans le reste du Canada.

  

Article paru dans le Bulletin de l'Andeva n°62 (janvier 2020)