En octobre dernier, l’association brésilienne des exposés à l’amiante (Abrea) a demandé au président de la République française d’intervenir pour que le porte-avions São Paulo (ex-Foch) ne soit pas envoyé en Asie pour être désossé sans précaution sur une plage au mépris de la vie des ouvriers.

« Dans un mois aura lieu à Rio de Janeiro la vente aux enchères du porte-avions São Paulo, l’ex-Foch, navire jumeau  du Clemenceau, qui contient de grandes quantités d’amiante, écrivent Eliezer João de Souza, président de l’Abrea, et Fernanda Giannnasi, conseillère technique en santé et environnement.


Un véritable dépotoir toxique


Ce navire « ne sera vendu que pour la démolition et finira fort probalement sur une plage, car les chantiers sud-asiatiques sont en mesure d’offrir des prix élevés pour l’acier ».
Or le porte-avions São Paulo est un véritable « dépotoir toxique, car il est plein d’amiante ». Le vendre en l’état serait violer la Convention de Bâle qui interdit l’exportation de déchets toxiques (le Brésil en est signataire).


Le Brésil doit retirer tout l’amiante du navire


« Le Brésil, lors de la vente de ce navire, doit obligatoirement retirer tout l’amiante qu’il contient, afin d’éviter d’envoyer des déchets à des populations plus vulnérables qu’aucune loi ne protège de la contamination par des déchets toxiques. »
Rappelons qu’en France, une bataille judiciaire des associations avait réussi à empêcher que le porte-avions Clemenceau ne soit désossé en Inde par des « désamianteurs aux pieds nus »
Les auteurs de la lettre soulignent que « selon le paragraphe 8.3 de l’avis d’appel d’offres, le gouvernement français doit autoriser la vente du porte-avions São Paulo. C’est pourquoi nous demandons de toute urgence l’intervention du gouvernement français, l’un des plus grands acteurs mondiaux de la protection de l’environnement. » 

 

Article paru dans le Bulletin de l'Andeva n°62 (janvier 2020)