Les Combrailles sont situées au nord-est du Massif central. Cette région dite de « basse montagne » est aujourd’hui partagée entre trois départements (Puy-De-Dôme, Allier, Creuse).Sa population est de 40 000 à 50 000 habitants. Pendant plus d’un siècle, les mines de charbon - celles qui ont donné son nom à la ville de Saint-Eloy-les-Mines - ont fait vivre la communauté. Jusqu’à 2000 personnes y descendaient chaque jour.

Lorsqu’elles ont été fermées à la fin des années 70, l’ombre du déclassement industriel a plané sur la région. C’est alors qu’Everitube (St-Gobain) est arrivé en sauveur. De bons salaires ont convaincu les anciens mineurs de s’y reconvertir. On y fabriquait des plaques et des tuyaux de fibrociment en amiante. Plusieurs centaines de personnes y ont travaillé durant les douze années qu’a duré la production.

Dégats humains et environnementaux

Douze années qui ont suffi pour faire de considérables dégâts humains et environnementaux qui perdurent encore aujourd’hui.
Les premières prises de conscience sont venues en 1977, lorsque Henri Pezerat a demandé à visiter l’usine Everitube, ce qu’il fit en compagnie de la direction et de délégués syndicaux. Tout près de là, l’usine Amisol de Clermont-Ferrand commençait aussi à faire parler d’elle pour les mêmes raisons.

Le premier d’une longue liste...

La seconde prise de conscience, celle qui a conduit à la création du Caper des Combrailles, fut plus douloureuse. Elle se manifesta suite au décès de Jean-Michel Meritet en 1996. Ancien ouvrier du site atteint d’un mésothéliome, il fut la première victime à faire condamner l’usine de Saint Eloy en faute inexcusable, même si sa mort survenue en 2000 l’empêcha de voir le terme de la procédure. Il fût le premier d’une longue liste...

La naissance de l’association

C’est sur ce traumatisme que le Caper des Combrailles s’est créé en 2003, en collaboration avec celui de Clermont-Ferrand, avant de prendre son autonomie.
Par la suite, le Caper a découvert d’autres victimes de l’amiante venant de la fonderie Sautereau dont les bâtiments éventrés continuent à hanter la campagne au nord de Saint Eloy. Elles avaient été exposées à des toxiques tels que les amines aromatiques ou le benzène en plus de l’amiante. Le Caper en a très vite déduit qu’il devait s’ouvrir aux autres maladies professionnelles et a modifié ses statuts en ce sens dès juin 2013.
Il compte aujourd’hui près de 300 adhérents, un chiffre resté stable au fil des années.

 

Article paru dans le Bulletin de l'Andeva n°62 (janvier 2020)