Suite au décès d’une vingtaine d’anciens salariés d’Olivetti tués par l’amiante, la justice avait été saisi. Elle a infligé des peines d’emprisonnement à une douzaine de hauts dirigeants de cette société.
En Italie, ce jugement a eu un retentissement considérable.
Les condamnés ont annoncé qu’ils feraient appel.

Les victimes avaient travaillé de la fin des années 70 et le début des années 1990 dans l’usine d’Ivrea, près de Turin. Elles sont mortes après leur départ de l’entreprise entre 2003 et 2013.

Le tribunal d’Ivrea a prononcé des peines de prison pour homicides et atteintes à l’intégrité physique à l’encontre des dirigeants.

Il les a aussi condamnés à verser des sommes importantes (à valoir sur des indemnisations futures au civil) aux familles des victimes mais aussi à d’autres parties civiles :
- l’INAIL (la Sécurité sociale italienne),
- les institutions locales (la commune, la communauté de communes, la région),
- l’Association de défense des victimes de l’amiante et des familles (AFeVA), les syndicats et la Fédération des mutilés du travail.

Certains condamnés sont des figures très connues du monde des affaires et de la politique italienne. Carlo De Benedetti (81 ans) a été pendant 20 ans PDG d’Olivetti et contrôle le quotidien la Repubblica. Corrado Passera a été PDG des Postes italiennes, de la banque Intesa et ministre des Transports.

Les avocats des victimes ont salué ces condamnations : « Justice a été rendue aux victimes ». Il ne s’agit à ce stade que d’un jugement en première instance. L’affaire ira en appel. Dans le droit italien, les peines ne sont exécutoires que lorsque tous les recours ont été épuisés. Mais la condamnation à des peines de prison d’un magnat de l’industrie italienne et d’un ancien ministre témoigne de la gravité des fautes commises et de la nécessité de rechercher les responsabilité au plus haut niveau et pas seulement chez « ceux du bas de l’échelle ».


LES AUTRES

- Franco DE BENEDETTI : 5 ans et 2 mois,
- Renzo ALZATI : 1 an et 11 mois,
- Giuseppe CALOGERO : 2 ans et 2 mois,
- Filippo DEMONTE BARBERA : 1 an et 8 mois,
- Roberto FRATTINI : 1 an et 8 mois,
- Luigi GANDI : 4 ans et 2 mois,
- Manlio MARINI : 4 ans et 8 mois,
- Anacieto PARZIALE  : 1 an,
- Luigi PISTELLI : 1 an et 8 mois,
- Paolo SMIRNE : 2 ans et 8 mois,
- Pierangelo TARIZZO : 1 an et 11 mois.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°52 (septembre 2016)