Le Sri Lanka, avait annoncé que les importation d’amiante chrysotile pour les toitures en fibrociment seraient interdites au 1er janvier 2018. Retour ligne automatique
La Russie, principal exportateur, a répliqué par un blocus des importations de thé sri-lankais, dont elle est le principal consommateur ! Le Sri-Lanka a cédé.

L’interdiction de l’amiante est renvoyée aux calendes grecques !

Officiellement motivée par des raisons sanitaires (la présence d’un scarabée dans certains paquets de thé), l’annonce d’un blocus des importations de thé en Russie dès le 18 décembre a semé la panique chez les autorités sri-lankaises.

Le thé représente près de 80% des exportations du Sri-Lanka vers la Russie (pour 143 millions de dollars en 2016). Un cabinet de crise a été convoqué par le président Maithripala Sirisena. Et la décision de stopper les importations d’amiante russe - qui devait préparer une interdiction totale de l’amiante en 2020 - a été aussitôt suspendue.

Ce chantage incroyable montre jusqu’à quel degré d’abjection peut s’abaisser le gouvernement d’un pays producteur décidé à perpétuer par tous les moyens le business de la fibre tueuse.

D’autres pays qui avaient annoncé une interdiction de l’amiante ont subi des pressions et des chantages identiques (voir ci-contre).

Des voix se sont élevées dans de nombreux pays pour dire leur indignation face à ce chantage cynique de la Russie.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale a dit « imposer l’amiante chrysotile à une nation qui n’en veut pas, ce n’est pas du commerce équitable, c’est de l’homicide coupable ».

Fiona Murie, directrice de la fédération internationale des travailleurs du BTP, a dénoncé une « tentative désespérée de forcer la poursuite des marchés pour le commerce meurtrier de l’amiante » et appelé à la résistance.

La Fédération nationale des syndicats du Sri Lanka a exhorté le gouvernement à ne pas céder aux pressions de la Russie et à revenir à sa décision initiale d’interdiction.


Les pressions des marchands de mort sur les états

« Dans les pays où les autorités sanitaires ont annoncé une interdiction de l’amiante, le lobby de l’amiante a exercé des pressions politiques et économiques clandestines pour écraser ces initiatives », écrit Kathleen Ruff, dirigeante de l’association canadienne RightonCanada.

« Aujourd’hui, l’industrie de l’amiante et ceux qui en profitent mènent un combat désespéré en exerçant des pressions en coulisse pour subvertir la démocratie, nier les preuves scientifiques et détruire des vies humaines, pour continuer à tirer profit d’un produit mortel. »

En Ukraine, en juin 2017, le ministère de la Santé avait officiellement annoncé que l’amiante serait interdit en 2018.

Une décision avait été publiée le 9 juin 2017 dans le registre national des actes juridiques réglementaires de l’Ukraine.

Suite aux pressions du lobby de l’amiante, cette décision a été retirée le 10 octobre 2017.

Des mesures d’interdiction avaient déjà été torpillées en Malaisie où l’annonce avait été faite en 2012 et en Thaïlande où elle avait été faite en 2011 et 2014.

« Malgré tous les mensonges et toutes les sales manoeuvres des profiteurs de l’amiante, de plus en plus de pays arrêtent ou réduisent considérablement leurs importations (...)

La lutte pour la vérité et la justice va gagner. L’industrie de l’amiante sera vaincue et le plus tôt sera le mieux » conclut Kathleen Ruff.