Le 13 octobre 2017, 1500 personnes venues de toutes les régions de France ont dit leur refus de voir enterré le procès pénal que les victimes de l’amiante attendent depuis plus de 20 ans.

Le cortège a défilé de la Tour Montparnasse à l’Eglise Saint-Augustin. Des associations de victimes d’autres pays étaient présentes.

A Montparnasse, François Desriaux, vice-président de l’Andeva, interpelle les juges :

« Non, Mesdames et Messieurs les magistrats, vous ne pouvez pas dire que le CPA n’avait aucune influence sur les décisions publiques en matière de prévention, alors que par ses mensonges et son lobbying, il porte une responsabilité écrasante dans l’ampleur de la catastrophe ;

Non, Mesdames et Messieurs les magistrats, vous ne pouvez pas dire que la politique d’usage contrôlé de l’amiante faisait consensus, ni que les connaissances scientifiques disponibles de l’époque ne permettaient pas de la contester ;

Non, Mesdames et Messieurs les magistrats, vous ne pouvez pas affirmer qu’ « il est impossible de dater le moment de la commission des fautes et donc de l’imputer à quiconque. » ; vous ne pouvez pas dire qu’il y a une incertitude sur la « date d’intoxication ». Le rapport d’expertise que vous avez vous-même commandé et sur lequel vous basez votre raisonnement démontre précisément le contraire ;

Non, Mesdames et Messieurs les magistrats, vous ne pouvez pas dire autant de contre-vérités scientifiques, juridiques et historiques, sauf à faire preuve d’incompétence ou de malhonnêteté. »

Il dénonce le silence des responsables politiques et dit que les victimes n’ont pas l’intention de se résigner. Elles contesteront ces décisions en appel et, s’il le faut, en cassation.

Arnaud De Broca, secrétaire général de la Fnath, et Jean-Paul Benoit, président des Mutuelles de France apportent leur soutien. Une délégation de la confédération CGT est présente.

En tête du cortège, une trentaine d’effigies de victimes avec l’âge de leur décès sont portées par des anciens d’Eternit, membres du Caper Bourgogne qui compte 140 morts de l’amiante à l’usine de Vitry-en-Charollais. Puis, deux banderoles : « Pas d’impunité pour les empoisonneurs », : « Amiante à l’école = danger pour nos enfants ».

Un tract est distribué le long du cortège.

A l’arrivée, Place Saint-Sulpice, Bruno Pesce intervient pour l’Afeva (Italie) et Mar Valldeoriola pour Col-lectiu Ronda (Espagne)

Jacques Faugeron, président de l’Andeva, lit les noms des victimes symbolisées par les effigies et appelle à une minute de silence en leur mémoire. Des fleurs sont déposées devant les silhouettes blanches.

Jacques Faugeron et Jean-François Borde, président du Caper Bourgogne et membre du bureau de l’Andeva appellent à continuer la lutte.